Nice-Matin (Cannes)

Dans le top  en 

- Entretien réalisé par : Laurent SEGUIN

De retour de Wimbledon qu’il a quitté au 2e tour, le Varois qui s’entraîne à Villeneuve-loubet, parle de son parcours sur le gazon anglais. Mais aussi du contexte sanitaire. bilan de son histoire depuis . Comment expliquez-vous ce marasme ? Qui fait par ailleurs suite à un fantomatiq­ue tournoi de Roland-garros côté français…

Oui, l’herbe est parfois plus verte chez le voisin. C’est sans doute le constat fait par le tennisman varois, Antoine Hoang, après son parcours sur le gazon anglais de Wimbledon. Une pelouse que l’enfant du TC Littoral de Toulon, qui s’entraîne au All in Academy de Jo-wilfried Tsonga à Villeneuve-loubet, a découverte cette semaine après s’être extrait pour la première fois des qualificat­ions, disputées à Roehampton « dans des conditions rocamboles­ques ».

Vainqueur en cinq sets (4-6, 7-6, 67, 6-3, 6-2) d’un premier tour qui le mettait aux prises avec le Chinois Zhizhen Zhang (178e à L’ATP), le 156e joueur mondial a chuté le lendemain en trois sets (7-5, 6-4, 6-4) face à l’américain Sebastian Korda (50e). Mais contrairem­ent à Richard

Gasquet, Gaël Monfils, Jérémy Chardy et tant d’autres, Antoine Hoang est rentré de Londres avec le sourire. Soulagé, rassuré, le Varois s’accorde quelques jours de repos avant de repartir pour des tournois Challenger­s en Europe et de se lancer fin août dans les qualificat­ions de L’US Open. Avec le plein de confiance.

Avant d’entrer pour la première fois de votre carrière dans le tableau principal de Wimbledon et de jouer votre premier tour face à Zhang, vous parliez dimanche dernier de

et même de larmes qui avaient coulé après votre parcours en qualificat­ions. On imagine qu’avec une victoire sur ce premier tour, vous rentrez de Londres avec le sourire…

d’air » « bouffée

Habitué à batailler sur les tournois Challenger­s, Antoine Hoang commence à prendre de l’épaisseur en Grand chelem. S’il vient d’intégrer pour la première fois de sa carrière le tableau principal de Wimbledon, il a déjà atteint un seizième de finale à Roland-garros en . Invité par la FFT, et alors installé au e rang mondial, le joueur formé à Toulon avait créé la surprise en sortant le Bosnien Damir Dzumhur (e) au premier tour, avant de faire sensation face à l’espagnol Fernando Verdasco (e). La même année, Hoang avait atteint le deuxième tour de L’US Open en sortant l’argentin Leonardo Mayer en cinq sets. Des performanc­es qui lui avaient permis d’intégrer le top  mondial avec une e place à L’ATP. Il devrait remonter à la e place après son parcours à Londres.

Oui, car je me suis prouvé que je pouvais gagner des matchs à l’arrache, que je pouvais remporter des matchs très tendus. Et ce tournoi va beaucoup m’aider pour la suite. Je pense m’être libéré d’un poids.

Ces larmes ne sont-elles pas aussi un peu liées au contexte sanitaire et à ces bulles dans lesquelles vous êtes contraint d’évoluer ?

Sans doute. Car ça faisait cinq à six semaines que je faisais hôtel-clubhôtel, et je pense que l’on sousestime les effets de ces bulles.

C’est assez pesant. Pour nous, c’est comme un confinemen­t. Et on a beau dire que l’on a la chance de faire de beaux tournois, je trouve ça très dur. Surtout quand on enchaîne les défaites. À une certaine période, je ne prenais plus de plaisir et je me demandais ce que je faisais de ma vie. Et puis en deux jours, avec la magie de Wimbledon et ce parcours, la passion est revenue. J’étais soudaineme­nt le plus heureux des hommes.

Un bonheur qui contraste avec le mal-être de votre compatriot­e Benoît Paire. Lui semble particuliè­rement souffrir de ces bulles sanitaires. Vous comprenez ses sorties médiatique­s et son attitude sur le terrain ? Il s’est fait sortir au premier tour de Wimbledon dans un match qui s’est terminé par un avertissem­ent pour refus de jouer…

Ce n’est pas vraiment à moi d’en parler, mais Benoît est quelqu’un de sensible et il a besoin d’être soutenu par le public. Avec ces tournois joués sous bulle, on ne peut même plus prendre un selfie ou signer un autographe. Il y a une distance qui est mise entre le public et les joueurs, et je comprends son malaise. Tout ce qu’il aime dans le tennis, on lui retire. Alors je n’ai pas de conseil à lui donner, mais peut-être qu’il devrait faire comme Kyrgios (Nick Kyrgios, joueur australien) et faire moins de tournois. Parce que c’est dommage ce qui lui arrive, ça donne une mauvaise image de lui, alors que c’est un super type.

Il n’est malheureus­ement par le seul tricolore en plein doute. À Wimbledon, le tennis français vient de signer le plus mauvais

On est quand même quatre Français à être sortis des qualificat­ions à Wimbledon (lui, Bonzi,

Rinderknec­h et Barrère). Pour les autres, je pense qu’ugo (Humbert, éliminé en cinq sets par Nick Kyrgios) peut avoir des regrets. Richard (Gasquet, sorti au tour par Roger Federer) n’a pas eu un bon tirage. Mais plus globalemen­t, il y a un trou entre deux génération­s qu’il va falloir combler.

‘‘

Tout ce que Benoît

aime dans le tennis, on lui retire. Je comprends son malaise... ”

À  ans, vous faites plutôt partie de la nouvelle génération. Comment comptez-vous poursuivre après Wimbledon ?

Je vais me reposer quelques jours et puis je vais repartir sur des tournois Challenger­s en Europe et notamment aux Pays-bas. Enchaîner après Wimbledon, c’est sympa et ça me donne confiance pour les qualificat­ions de

L’US Open (fin août). Je sais que je suis capable de le faire.

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