Son balcon est une fenêtre sur la Lune et les étoiles

Anthony Salsi, étudiant en astrophysique à l’observatoire de la Côte d’azur, publie des clichés de la lune et du ciel sur Instagram. Avec un message : tout le monde peut s’y mettre.

S’évader pendant le confinement ? Anthony Salsi a poussé la logique à fond. Ce Niçois de 25 ans, doctorant en astrophysique à l’observatoire de la Côte d’azur, a profité d’être cloîtré chez lui pour se plonger dans sa passion : l’astrophotographie. Installé sur son balcon du quartier de Riquier, il prend des clichés du ciel grâce à un télescope relié à un ordinateur. Des photos, des montages, parfois scientifiques, parfois artistiques de la lune, des étoiles, des nébuleuses, qu’il diffuse sur les réseaux sociaux : « J’ai toujours été dans la transmission et la vulgarisation. Quand ma copine m’a offert un petit télescope, j’ai voulu montrer ce qu’on pouvait faire. J’ai vu qu’il y avait de plus en plus d’intérêt, de questions. »

Son compte « @astronophilos » a près de 60 000 abonnés Instagram. Où il diffuse son message : c’est à la portée de tout le monde.

« Les gens sont très surpris de savoir qu’il est possible d’obtenir de telles images depuis un petit balcon en plein coeur d’une ville. La Lune, par exemple, on la voit tous les jours, on est blasés. Alors qu’on peut faire plein de choses incroyables. »

« Ça nous remet à notre place »

Par ses clichés et ses petits messages, Anthony est une porte d’entrée vers l’astronomie, qui l’a toujours passionné. « Ça dépasse notre conscience. Les gens ne savent pas forcément que les lumières qu’on voit dans le ciel ont été émises dans le passé. Quand je vous dis que la galaxie d’andromède est à 2,5 millions d’années-lumière… C’est l’immensité. Et ça vous remet à votre place : on comprend que ça nous dépasse ».

(Photo A. L.) Anthony Salsi prend des photos des astres depuis son balcon niçois.

(Photos : @astronophilos) Se mettre à l’astrophysique, c’est un peu comme être Néo dans le film Matrix : « Tu crois être en train de respirer de l’air ? » Tout n’est que perception. Vous pensiez que la Lune était grise et blanche ? Avec nos yeux de terriens, oui. Mais en fait, non. « La lune n’est pas juste un caillou. Elle est riche en composition. » Avec son premier télescope tout basique, Anthony a pris des photos, dont il a augmenté la saturation des couleurs.

Saviez-vous que nous sommes chanceux d’avoir des éclipses ? De notre point de vue, la Lune fait la même taille que le Soleil, alors qu’elle est en réalité  fois plus petite. Mais la lune s’éloigne petit à petit de la terre (, cm par an). Anthony a réalisé un montage avec la taille estimée de la Lune, lorsqu’elle était plus près de notre planète, il y a deux millions d’années. À l’inverse, dans deux millions d’années, la Lune sera si éloignée qu’il n’y aura plus d’éclipse.

L’arrivée de l’électricité et de la pollution lumineuse a profondément réduit notre perception du ciel. Mais les instruments et la photo permettent d’y remédier. «On voit ce qu’on n’est plus capable de voir. Comme la galaxie d’andromède, qui est similaire à la nôtre. Elle se situe à , millions d’années-lumière : sa lumière a mis , millions d’années à arriver jusqu’à nous. Si on pouvait la voir, elle ferait trois fois la taille de la Lune dans le ciel ! »