Nice-Matin (Cannes)

Adley : « Ça m’a permis de voir de quoi j’étais capable »

- C. C.

Les cheveux gominés façon Dicaprio et le costume impeccable, Adley a la classe, dans ses habits Flagship. « Avec le costard, je me fais beaucoup plus draguer qu’avant »,

s’amuse-t-il. Mais ce n’est pas cela qui l’a conduit à devenir agent de sécurité. Juste « un déclic ». Un tournant. Une révélation.

Adley, Niçois de 26 ans, est un

« agent volant » . Sans cape ni costume de super-héros, mais prompt à adapter sa tenue aux circonstan­ces.

« J’ai totalement changé »

Un jour, il sécurise un hôtel prestigieu­x, de l’aston niçois au Radisson cannois. Un autre, il officie au bord du terrain de basket de l’azur Arena d’antibes. À l’hôpital Lenval à Nice. À l’arrière-caisse d’un magasin. Ou, plus glamour, lors de mariages. Cela tombe bien : Adley aime « travailler dans des endroits différents, se faire des contacts… Ça, c’est la vie ! »

Sa vie, à lui, n’a pas toujours été évidente. Adley n’a plus vu son père depuis l’âge de deux ans. Première cassure. « Ma mère nous a éduqués, mon frère et moi. Ça a été très difficile de trouver mes repères. » À l’école, le garçon est « un peu fou-fou ». Plus tard, il se cherche, de stage en stage. Décroche un CAP de jardinier paysagiste. Puis, une séparation. Deuxième cassure. « Complèteme­nt chamboulé », Adley enchaîne les colocation­s et les missions en intérim.

« Financière­ment aussi, ça n’allait plus du tout. »

En chemin, Adley observe ces agents de sécurité, « fasciné ». «Je me demandais ce qu’ils avaient en tête à observer le comporteme­nt des gens… » L’agence T Plus l’oriente sur cette voie. Banco. Le cancre de jadis est devenu un élève studieux.

« C’était un renouveau. Ça m’a permis de voir de quoi j’étais capable. J’ai totalement changé. Voir ma mère pleurer quand j’ai signé mon CDI, ça a une valeur inestimabl­e ! »

« Pas besoin d’être grand ou musclé »

Voilà six mois qu’adley travaille dans la sécurité. Il y a acquis « une certaine discipline de vie ». Il a arrêté la cigarette, ne boit plus d’alcool. Il apprécie « l’image, la prestance, le sérieux » du métier. Il y voit aussi « l’ampleur des dégâts de la société : l’alcool, la drogue, la pauvreté… » Pas évident devant un hôpital. Adley y absorbait la détresse des autres. Mais il aime ce contact humain. Parler pour déminer. « Depuis six mois, je n’ai pas eu à en venir aux mains une fois. Pas besoin d’être grand ou musclé : la communicat­ion fait le reste. »

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(Photo François Vignola) Dans son costume impeccable, Adley aime alterner les missions.

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