Nice-Matin (Cannes)

« Les métiers de la sécurité, la sécurité de l’emploi »

Pour Catherine Augier, de la société de travail temporaire d’insertion T Plus, « on aura toujours besoin de vigiles ».

- C. C. C. C.

Catherine Augier dirige les agences de Cannes et Grasse chez T Plus. Créée à Nice en 1995, cette société de travail temporaire d’insertion a une mission : insérer jeunes et moins jeunes sur le marché du travail de manière pérenne.

Les métiers de la sécurité ont un besoin urgent de bras ?

Ces métiers sont en tension. La demande est devenue importante à la suite de la Covid. Nous en sommes déjà à la troisième session de formation de douze personnes. Souvent, ils ne tiennent pas car c’est un métier très difficile, avec des horaires ingrats, de nuit, éclatés.

Quels profils ciblez-vous ?

Essentiell­ement des premiers niveaux de qualificat­ion, de  à  ans. Il y a beaucoup de femmes, aussi. On voit beaucoup de reconversi­ons, de personnes usées par le BTP, de jeunes sans diplôme…

Mais dès lors que la personne est dynamique et a envie de travailler, on peut même faire travailler des retraités !

Quelle condition préalable ? Avant de rentrer en formation, on vérifie que leur casier judiciaire est vierge. La législatio­n est assez drastique : ils ne doivent avoir eu aucun démêlé avec la justice. Après, nous les recrutons sur du savoir-être et sur la motivation.

Comment assurer la sécurité sans être armé ?

Aujourd’hui, les vigiles n’ont pas vocation à se battre, mais à sécuriser. Ils sont là pour désamorcer, pas pour jouer les héros. Ça, c’étaient les génération­s sécurité d’il y a  ans !

Quels sont les avantages de ces métiers ?

La sécurité de l’emploi. On aura toujours besoin de vigiles, de gardes. C’est assez prestigieu­x : ils incarnent l’ordre. C’est valorisant de représente­r une structure, avec un dress code ,des procédures à respecter dans l’accueil du public… Et cela peut sauver des carrières profession­nelles pour des jeunes en perdition. Nous leur offrons la formation. Et nous leur mettons le pied à l’étrier pour qu’ils aient du travail derrière.

Attention, métier en tension… dans les deux sens du terme. Telle est la mise en garde de Dominique Chavelaros­e.

La déléguée commerce de la CGT des Alpes-maritimes confirme : les métiers de la sécurité sont en plein essor. D’un côté, l’événementi­el qui repart. De l’autre, la surveillan­ce « des bâtiments, facs, écoles, ou des grandes surfaces qui ont toujours travaillé. Et là, il y a beaucoup d’abus dans les boîtes de sécurité. »

« Des métiers très difficiles »

Dans le viseur de la déléguée CGT : de « petits employeurs qui font un peu n’importe quoi. Ils font travailler six jours sur sept, donnent le planning ou changent les cycles du jour au lendemain, essaient de licencier les agents pas assez dociles… Ce sont soit de patrons voyous, soit juste incompéten­ts. Or l’inspection du travail a du mal à les contrôler, étant elle-même en effectifs réduits. »

Au moins, les grosses sociétés ayant pignon sur rue offrent, elles, la garantie de « former leur personnel ». D’ailleurs, Dominique Chavelaros­e ne veut pas généralise­r : ce secteur peut offrir « des opportunit­és, c’est vrai. Il y a des boîtes très bien où les gens s’épanouisse­nt. » Pour autant, elle insiste : «Cesont des métiers très difficiles. Les salaires, les rythmes, les plannings, la dangerosit­é… Ce n’est pas un métier où on fait de vieux os. »

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(Photo DR) « Cela peut sauver des carrières profession­nelles pour des jeunes en perdition ».
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(Photo d’illustrati­on archives D. M.) De la surveillan­ce des supermarch­és aux grands événements, les conditions de travail peuvent beaucoup varier.

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