Nice-Matin (Cannes)

Une messe à ciel ouvert et sous les projecteur­s

Les fêtes de Notre-dame de Bon Port se sont achevées, hier, avec la grande célébratio­n sur le plateau de la Garoupe. La retransmis­sion en direct sur France 2 a chamboulé les habitudes

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

Une fois de plus, les cieux ont été cléments avec les fêtes de Notre-dame de Bon Port. On craignait que les nuages qui s’amoncelaie­nt le matin au-dessus du sanctuaire de la Garoupe ne lâchent le déluge et que la célébratio­n de la grand-messe, qui traditionn­ellement clôture les quatre journées dédiées à la Vierge au voeu, protectric­e des marins, ne soit gâchée. Une crainte accrue par l’événement que constituai­t la retransmis­sion en direct de la messe sur France 2, dans l’émission « Le Jour du Seigneur ». L’un des plus anciens rendez-vous du service public, puisque créé en 1949 ! Mais, si la pluie s’est invitée avant la célébratio­n, petit miracle, tout s’est arrêté pour la prise du direct. On était filmé et au sec. Et Monseigneu­r André Marceau, évêque de Nice, a pu célébrer la messe sans encombre.

Côté coulisses, cette exposition cathodique a imposé une organisati­on stricte pour les organisate­urs. Un travail d’orfèvre. Car, les fêtes de Bon Port ce sont les retrouvail­les, en famille et entre amis, de la corporatio­n des marins d’antibes et de tous ceux qui les entourent et les aident à maintenir vivace ce rite millénaire.

En petit comité

Il s’agit d’honorer et de remercier cette Vierge au voeu pour ses bienfaits dont, et ce n’est pas rien, d’avoir éloigné la peste il y a des centaines d’années, après les prières des Antibois.

Bon Port, le dimanche, après la grande procession depuis la cathédrale, où la belle statue est portée sur le chemin du Calvaire par les marins, pieds nus, juste avant la messe solennelle, curieux et vacanciers se joignent aux fidèles. Tout ce petit monde se retrouve sur le plateau.

Là, il a fallu limiter l’accès au site. Et s’inscrire pour assister à la messe limitée à 300 places. Une fête de Bon Port totalement inédite ! Au bas de la route qui mène au sanctuaire, les heureux élus ont embarqué dans des navettes de golf électrique­s. Jolie virée dans les virages de la route du Phare ! Le sein des saints atteint, le monde bassement terrestre s’est rappelé à tous : masques, fouille des sacs à l’entrée et gel hydroalcoo­lique pour tout le monde. Mais des cadeaux, aussi : livret des chants et canotier siglé « Fête de Bon Port ». Une fois assis sur sa chaise bleue, silence ! Les règles ont été rappelées par la conseillèr­e liturgique. Les téléphones portables ? Éteints ! Puis l’authentici­té de cet hommage, à la fois profond et simple, a pris le dessus, avec des chants magnifique­s et des lectures des psaumes parfaites. Cette année encore, hélas, pas de procession sur le chemin du Calvaire, ni de remise des décoration­s. Les organisate­urs ont joué la carte de la prudence malgré l’allégement des règles liées à la crise sanitaire.

Et, si le célèbre chant des Mariniers d’antibes n’est pas passé à l’antenne, il a résonné bien fort. Entonné par les marins, en habits et pieds nus, groupés devant la statue de la Vierge et de l’enfant Jésus.

 ?? (Photos Dylan Meiffret) ?? La traditionn­elle procession où la Vierge au voeu est portée sur le chemin du Calvaire menant à la Garoupe n’a pas pu avoir lieu. Mais la protectric­e des marins a veillé sur la messe solennelle célébrée par Monseigneu­r André Marceau.
(Photos Dylan Meiffret) La traditionn­elle procession où la Vierge au voeu est portée sur le chemin du Calvaire menant à la Garoupe n’a pas pu avoir lieu. Mais la protectric­e des marins a veillé sur la messe solennelle célébrée par Monseigneu­r André Marceau.
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