Hélicoptères dans le golfe de Sainttropez : Ramatuelle attaque l’état
Lasse des survols d’hélicoptères incessants et face à une augmentation des rotations quotidiennes, la commune de Ramatuelle (Var) attaque l’état en justice.
« Le référé-liberté que l’on a déposé dans la nuit de vendredi à samedi, c’est une mesure d’urgence, car l’arrêté préfectoral du 25 juin prévoit une augmentation du nombre de rotations par rapport aux années précédentes », a fait valoir Antoine Perez, juriste au cabinet du maire. L’arrêté prévoit en effet 50 mouvements quotidiens contre 40 pour les saisons précédentes, « sans compter les mouvements non officiels, non déclarés, très nombreux »,
précise M. Perez.
Dans son référé-liberté, la commune relève des atteintes au droit à une information et une participation en matière d’environnement, au droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé, et au droit à la libre ad- ministration des collectivités territoriales.
De plus en plus d’« hélistations »
Prisés par une clientèle fortunée, les hélicoptères et leur bourdonnement incessant ont déjà été la cible d’actions en justice de riverains excédés, mais jamais d’une commune. Un habitant d’un lotissement situé derrière la plage de Pampelonne a fait constater par procès-verbal 90 passages d’hélicoptères en une journée au-dessus de sa maison, selon M. Perez.
« L’arrêté préfectoral du 25 juin 2021 va à l’encontre de la politique communale qui a sauvegardé à Ramatuelle un territoire littoral dont le caractère rural est devenu exceptionnel sur la Côte d’azur », déplore la municipalité dans un communiqué. Outre ces mouvements aériens, la commune relève qu’elle concentre « le plus grand nombre d’hélisurfaces commerciales [...] en majorité localisées sur la partie du territoire la plus protégée par la loi Littoral, dans les environs de la plage de Pampelonne ».
Totalement embouteillé l’été, le golfe de Saint-tropez a vu fleurir les « hélistations » ces dernières années. L’hélicoptère met Saint-tropez
à un quart d’heure de Nice ou de Cannes.
La récente condamnation de la France par le Conseil d’état face à la commune de Grande-synthe (Nord), qui s’estime menacée par la montée du niveau de la mer et accuse le pays de ne pas faire assez pour respecter ses engagements en matière climatique, « donne un contexte favorable », selon M. Perez.