Nice-Matin (Cannes)

Ils ont dit

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La station savoyarde de Tignes, à l’altitude de 2107 mètres, a vu l’australien de l’équipe française Ag2r-citroën Ben O’connor remporter sa première victoire sur le Tour et Pogacar confirmer, si besoin était, sa supériorit­é actuelle en montagne.

Il a grignoté une trentaine de secondes supplément­aires sur ses rivaux directs, au lendemain de sa prise de pouvoir du Grand-bornand (Haute-savoie). Seul changement pour le vainqueur sortant avant que le Tour observe sa première journée de repos aujourd’hui : le nom de son dauphin. Le Belge Wout van Aert a logiquemen­t reculé sur un terrain peu à sa convenance et a laissé la deuxième place au gagnant du jour O’connor, désormais à 2’01’’ du Slovène.

Pogacar intouchabl­e

« O’connor a été impression­nant, il a fait un gros numéro, chapeau », a déclaré poliment Pogacar. «Maconditio­n physique est super bonne, un peu moins bonne qu’hier (samedi) mais hier, j’ai vécu l’une des meilleures journées de ma carrière. Aujourd’hui, il fallait davantage se mettre en mode survie », a répondu le jeune Slovène (22 ans) de l’équipe UAE. Dans le final, Pogacar a contré un démarrage de l’equatorien Richard Carapaz à moins de 4 kilomètres de l’arrivée et a laissé ses adversaire­s sans réplique. Encore plus David Gaudu qui a cédé près d’une minute à ses rivaux pour une place d’honneur dans une journée noire pour son équipe Groupama-fdj.

« Cela n’aurait pas été la pire chose pour moi de perdre le maillot, mais je l’aime bien, je veux le garder le plus longtemps possible, c’est pour cela que j’ai porté une petite attaque à la fin », a expliqué le Slovène, dont la position en tête du classement a été un temps menacée par O’connor qui comptait pourtant plus de huit minutes de retard au départ de Cluses (Haute-savoie). Froid et pluie ont durci la course dans cette étape de 144,9 kilomètres partie sans deux acteurs majeurs, le Slovène Primoz Roglic et le Néerlandai­s Mathieu van der Poel (voir ci-contre). Plusieurs abandons dont celui du Français Nans Peters, candidat à une victoire d’étape, ont été ensuite enregistré­s. À l’arrivée, les retardatai­res, principale­ment Arnaud Démare et Bryan Coquard, qui n’ont pu faire aussi bien que d’autres spécialist­es du sprint (Bouhanni, Greipel, Cavendish), n’ont pas bénéficié de la mansuétude du jury après être arrivés hors délais.

« Un jour de grâce »

À l’opposé, le champion d’italie Sonny Colbrelli a fait sensation dans cette étape de montagne que le sprinteur a bouclée à la... troisième place. « Il faisait froid, je me sentais bien, c’était un jour de grâce », a exulté le sprinteur de l’équipe Bahrain, une formation qui ne cesse de surprendre depuis plusieurs semaines. Pour le gain de l’étape, O’connor a distancé dans la longue montée finale, plus de 20 kilomètres sur une pente modérée le plus souvent (5,6 % de moyenne), ses derniers compagnons, les Colombiens Nairo Quintana, nouveau porteur du maillot à pois, et Sergio Higuita.

Le grimpeur australien, 25 ans, a supporté les conditions climatique­s difficiles tout comme il l’avait fait au Giro 2020, en octobre dernier, quand il avait gagné l’étape de Madonna di Campiglio. Il a ravi l’équipe Ag2r-citroën de Vincent Lavenu, qui avait connu un jour noir en début de Tour avec sept coureurs sur huit pris dans des chutes.

“Cette

victoire change ma vie, c’est un rêve. C’est de la folie d’avoir gagné et ça récompense toutes les personnes qui ont cru en moi, en particulie­r ces deux dernières années. Bien sûr je ferai de mon mieux pour rester en haut du classement, mais Tadej est un cran audessus.”

Ben O’connor (AUS/AG2R-CITROËN)

“C’est

une de mes pires journées sur un vélo. Au Giro, j’avais déjà fait une étape sous la neige, mais là au niveau intensité... Je suis vraiment très fatigué.”

Nacer Bouhanni (FRA/ Arkea-samsic)

“J’étais

terrifié par cette étape, je suis très ému de l’avoir terminée. Je savoure le fait d’être encore en course.”

Mark Cavendish (Gbr/deceuninck)

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(Photos Epa)

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