Un incroyable carambolage cosmique découvert
La collision entre un trou noir et une étoile à neutrons datée à environ un milliard d’années a été détectée. Un phénomène unique décrypté par une chercheuse de l’observatoire de la Côte d’azur.
Une équipe d’une vingtaine de chercheurs de l’observatoire de la Côte d’azur vient de contribuer à une étonnante découverte : ils ont repéré un incroyable carambolage dans l’univers qui remonte en réalité à environ un milliard d’années. Les ondes gravitationnelles générées par cette collision entre un trou noir et une étoile à neutrons ont mis tout ce temps à atteindre la Terre. Le phénomène a ainsi été repéré en janvier 2020 par le dispositif VIRGO installé à Pise ainsi que par deux autres détecteurs américains.
Déformation de l’espace-temps
Durant près d’un an et demi, quelque 1 600 chercheurs à travers le monde ont collaboré pour tenter de comprendre quel été le phénomène qui avait pu provoquer ces ondes gravitationnelles. Astrid Lamberts, chargée de mission au CNRS affectée à l’observatoire de la Côte d’azur, est l’une d’elles.
Elle décrypte l’incroyable découverte à laquelle elle a contribué. « Les ondes gravitationnelles correspondent en fait à une déformation de l’espace-temps qui est la distance séparant les objets. C’est un peu comme les vagues qui se forment à la surface d’un étang lorsqu’on jette un caillou dans l’eau. Ces ondes se forment lorsque se produit un cataclysme cosmique» , explique Astrid Lamberts. Les ondes gravitationnelles ont été détectées pour la première fois en 2015 même si leur principe avait été décrit par Albert Einstein dans sa théorie de la relativité.
Un Soleil pas plus grand que Nice
Ces premières ondes mesurées par l’homme étaient dues à l’entrée en collision de deux trous noirs.
En 2017, des scientifiques ont pu détecter les ondes émises cette fois par la rencontre de deux étoiles à neutrons. Mais jamais de collision hybride n’avait été observée. Du moins jusque-là...
« Les trous noirs, tout comme les étoiles à neutrons, sont en quelque sorte des cadavres d’étoile », explique encore Astrid Lamberts. Des étoiles en fin de vie et donc particulièrement denses. «Une étoile à neutron a à peu près la même masse que notre Soleil sauf que son diamètre ne mesure qu’une dizaine de kilomètres. C’est donc comme si le Soleil était contenu dans la seule ville de Nice », poursuit cette scientifique azuréenne.
Pour elle, cette observation unique n’est en fait que le début d’un long travail de recherche. «Ces phénomènes peuvent nous apprendre énormément de choses sur l’évolution des étoiles massives ou sur l’expansion de l’univers par exemple. »
Pour preuve Astrid Lamberts explique que « l’or que l’on trouve sur Terre provient sans doute en grande partie de la collision entre deux étoiles à neutrons » à proximité de notre système solaire alors qu’il n’était encore qu’un nuage de matière flottant dans l’espace.