Nice-Matin (Cannes)

Procès Troadec : diagnostic unanime d’un « délire chronique de type paranoïaqu­e »

-

Deux psychiatre­s ont estimé hier, comme leurs confrères entendus la semaine dernière, que Hubert Caouissin, jugé devant la cour d’assises de Loireatlan­tique pour le meurtre de quatre membres de sa belle-famille, souffrait d’un « délire chronique de type paranoïaqu­e » ayant altéré, mais pas aboli, son discerneme­nt.

« Aucun élément d’ordre biographiq­ue n’explique pourquoi un sujet se met à délirer », a expliqué le Dr Roland Coutanceau, au dixième jour du procès, mais « avant même de délirer sur le trésor, Hubert Caouissin avait des traits paranoïaqu­es », a-t-il relevé. Convaincu que son beau-frère Pascal Troadec avait dérobé un trésor familial de pièces d’or, l’accusé l’a tué, à coups de pied de biche, ainsi que son épouse Brigitte et leurs enfants, Charlotte, 18 ans, et Sébastien, 21 ans, en février 2017.

« N’invente pas un délire qui veut »

« Le sujet s’est débranché de la réalité », « sa conviction emporte toutes les preuves, toutes les contre-argumentat­ions », a encore expliqué le Dr Coutanceau. Il a exclu formelleme­nt que Hubert Caouissin ait pu leurrer les experts psychiatre­s. « N’invente pas un délire qui veut », « ce n’est pas si facile que ça de mimer la folie », a-t-il insisté.

« Le système délirant alimente un contexte dans lequel ensuite se fait le passage à l’acte », a détaillé le psychiatre. Cependant l’accusé n’est plus dangereux, selon lui, car la « conviction inébranlab­le » de l’existence d’un trésor, « on ne voit pas comment elle produirait de la violence ».

« Des gens qui en disent autant, nous en avons rarement rencontré », a-t-il aussi remarqué concernant un accusé qui « a l’air sincère » et « donne beaucoup de détails ». Le verdict pourrait être prononcé dès demain soir.

Newspapers in French

Newspapers from France