« Tout le monde cherche le même profil au même moment »
Questions à Jean-marie Poutz, directeur de l’agence Pôle emploi de Nice est
Les services de Pôle emploi confirment que le domaine de l’hôtellerie, du café et de la restauration (HCR) est peu attractif et les candidats moins nombreux. Ils notent également que la crise sanitaire a décalé le calendrier de recrutement, qui commence normalement en mars.
Comment recrutez-vous les candidats ?
Nous avons des équipes entreprises qui captent les besoins des professionnels. Avec les incertitudes qui planaient autour de la réouverture des restaurants, nous n’avons pas eu ces éléments en mars, ce qui a tout décalé. Les premières remontées sont arrivées en avril, à la suite des annonces gouvernementales, et ont explosé en mai, créant un effet entonnoir. Les métiers du service et de la cuisine sont des métiers en tension. Les besoins sont récurrents.
D’autres actions ont été mises en place ?
Nous organisons également des sessions de formation tout au long de l’année. Avec la crise sanitaire, nous avons proposé un salon en ligne, mais le secteur HCR aime recevoir ses candidats, car ce sont des métiers de contact. Ce n’était donc pas l’idéal.
Y a-t-il moins de candidats ?
Il y a une érosion. On voit des élèves qui sortent de l’école hôtelière et s’évaporent, un an plus tard. Mais on n’a pas encore assez de recul pour en tirer des chiffres. Le e-salon que nous avons organisé en mai a réuni établissements et postulants. CV ont été retenus, ont été écartés.
Mais pas moins de besoins…
En une semaine, ce secteur a proposé sept fois plus d’offres que celui du commerce. Qui, lui-même, recrute cinq fois plus que les autres. Mais tout le monde cherche le même profil au même moment. Les saisonniers sont donc dans une situation de force, plus enclins à négocier les contrats. La situation devrait se lisser sur le reste de la saison, mais il reste beaucoup d’inconnues.