Stand-by dans les prés pour les gens du voyage
À Saint-vallier, 130 familles et leurs 250 véhicules se sont installés depuis avant-hier sur les terrains du Pilon, appartenant à la famille Du Fontmichel.
Installées depuis avant-hier sur les terrains du Pilon, loin de la route, les 130 familles des gens du voyage ne font pas de vague, vivent hors du tumulte de l’extérieur qui agite les esprits et les réseaux sociaux.
Pour les propriétaires et la municipalité, qui n’ont pas vraiment leur mot à dire lors de la réquisition par l’état des terrains, la situation est toujours complexe en ces premiers jours d’installation.
Une fois encore, la troisième en 13 ans, un terrain de propriétaire a été choisi pour accueillir véhicules et caravanes.
« On paye les pots cassés »
C’est le cas de la famille De Fontmichel, ici sur ses terres au Pilon, représentée par Philippe-emmanuel de Fontmichel : « Nous avons été contactés par le préfet au téléphone, vendredi dernier, pour nous demander d’accueillir le lundi, sur notre propriété, 130 familles et leurs 250 véhicules. Il a fallu qu’il insiste. Et comme la mairie n’a rien fait, c’est nous, seuls, qui avons dû faire ce que nous pouvions pour organiser cette venue. Ce n’est pas nous qui sommes allés chercher les gens du voyage ! Pour les questions logistiques, il n’y a rien eu à attendre de la municipalité. Dans ces cas-là, il faudrait que tous les gens travaillent ensemble pour régler les problèmes. Ni nous ni les gens du voyage n’avons demandé cette situation. Dans cette situation, propriétaire et municipalité payent les pots cassés. »
Après une communication entre propriétaires et municipalité, les choses ont pu être réglées. Le maire Jean-marc Délia a dû aller au front le premier dans la soirée et faire face à la très grosse colère des habitants du quartier après une panne de secteur due à la surchauffe d’un transformateur électrique.
EDF est venu tout mettre en ordre, et le courant est revenu vers 21 h, sauf pour quelques riverains. Renforcement de l’électricité, mais aussi de l’eau, l’arrivée de 130 familles demande des mesures qui semblent, d’un coup, ne pas être prises en compte lors de la réquisition des terrains par la préfecture.
C’est ce que déplorent les protagonistes des deux camps : propriétaires et municipalité. Sur les réseaux sociaux, chacun y va de son appréciation négative.
Levons le voile sur l’une d’elles : ni les sols ni les réseaux d’eau souterrains ne seront souillés par les déchets organiques, puisqu’un système de récupération a été mis en place par la préfecture. Côté positif de la venue de 130 familles, elles devraient booster les ventes de certaines denrées dans les commerces du village.