Une classe inclusive pour les autistes à Henri-wallon
Dès le 2 septembre, l’école du Plan de Grasse va accueillir cinq enfants avec trouble du spectre de l’autisme. Une unité inclusive, seulement la seconde de ce type dans le département.
L’éventail des perspectives s’élargit (enfin). Il y avait celle de l’école Sainte-hélène de Nice ; il y aura, désormais, celle de Henri-wallon.
Si le groupe scolaire comptera, dès le jeudi 2 septembre, une classe supplémentaire, ce n’est pas la conséquence d’un babyboom au Plan de Grasse et d’un bond subit des inscriptions. Simplement, il accueillera en son sein une UEEA (Unité d’enseignement en élémentaire autisme), dispositif lancé en 2017 dans le cadre d’un plan national et qui ne sera, pourtant, que le second à voir le jour depuis dans les Alpes-maritimes. « C’est assez novateur dans le département, euphémise Vincent Marie, directeur de L’IME (Institut médico-éducatif) Pierre-merli d’antibes. Il y a un vrai manque [tout comme en UEM, l’équivalent maternelle créé en 2014, où une a ouvert l’an passé à Mougins et une à Menton cette année] . Là, c’est le système qui s’adapte à l’enfant et non l’inverse. »
Quatre salariés dédiés à temps plein
En attendant d’autres appels à projets en 2022, c’est celui de la cité des parfums – acté par les élus du conseil municipal lors de la séance du 29 juin dernier – qui a été retenu par L’ARS Paca pour cette rentrée scolaire.
D’abord, pour « répondre à un besoin géographique à l’ouest du territoire. » Ensuite, parce que la Ville aété « partie prenante de cet engagement », assure Vincent Marie. Qui poursuit : « Pour l’ouverture d’une UEEA, il faut qu’un institut médico-social et une association soient porteurs du projet. »
L’IME Pierre-merli remplit la première condition ; la seconde, c’est l’adapei-am (1) qui s’en charge.
Ainsi, quatre personnes seront occupées à temps plein au fonctionnement de cette nouvelle classe : une éducatrice spécialisée, un accompagnant éducatif et social, un accompagnant des élèves en situation de handicap et, bien sûr, une enseignante.
Deux salles, pour 80 m2 de locaux
Unité qui prendra place entre les écoles maternelles et élémentaires Henri-wallon, dans des locaux de 80m2. « Il y aura une salle pour la scolarité avec l’enseignante et des petits îlots pour que les enfants aient des temps individuels de concentration, détaille le directeur de L’IME. L’autre sera une pièce de prise en charge éducative et rééducative, avec différents mobiliers pour l’éveil, la sensorialité ou, simplement, pour leur permettre de se recentrer au besoin. »
Voilà pour la « fiche technique ». Reste le plus important de l’histoire : les enfants. D’après le plan national autisme, les UEEA peuvent accueillir jusqu’à dix élèves (âges de six à onze ans) ; mais on n’entend pas griller les étapes au Plan de Grasse. «Onnevapasy aller à marche forcée, confirme Vincent Marie. C’est une création, nous commencerons donc avec cinq enfants : trois de Grasse, un de Peymeinade, un de Cannes. Nous en accueillerons sans doute un sixième dans le courant de l’année. »
Objectif : 12 h de cours en commun par semaine
Ne rien brusquer : ce sera un peu le leitmotiv de cette première. Car il faut bien comprendre : les UEEA sont destinées à accueillir des enfants pour lesquels l’accompagnement par une Ulis (2) ou une aide humaine est insuffisant.
Déficit dans les acquis d’autonomie, de langage ; difficultés de communication, de comportement, de centres d’intérêt, dans les relations sociales... Le chemin à accomplir demeure long et ne se fera que pas à pas vers l’objectif final : l’inclusion scolaire. «Les repas et les récréations seront partagés avec les autres écoliers. Par ailleurs, la montée en charge sera progressive pour identifier les temps et disciplines d’inclusion. À terme, ils auront douze heures hebdomadaires de cours en commun, dans des classes référentes, en fonction de leur âge. »
Inclusif, à double sens ? « On aimerait créer une porosité pour que les enfants des classes référentes intègrent, à leur tour, L’UEEA. » Pour partager et, donc, se comprendre davantage.
1. Association départementale de parents et d’amis des personnes handicapées mentales.
2. Unité localisée pour l’inclusion scolaire.