« Je ne ferme aucune porte »
Melvyn Jaminet, qui a brillé en Australie avec l’équipe de France en juillet, a passé ses vacances dans sa famille à Hyères. Il a fait un crochet par le RCHCC, qui lui a « redonné goût au rugby ». Fabuleux destin
Un coup de pied de mammouth… » Les plus anciens se souviennent de cette phrase de Roger Couderc, la voix du rugby du siècle précédent, qui s’adressait à l’arrière tricolore des années quatrevingt, Serge Gabernet. Et qui pourrait désormais coller parfaitement au nouvel arrière du Quinze de France de Fabien Galthié, le Hyérois Melvyn Jaminet. Devenu à 22 ans, au coeur du mois de juillet, le tout nouveau buteur et espoir du rugby français au poste d’arrière. Oui, une tournée d’été en Australie et trois matchs de grande qualité auront suffi pour le propulser sur le devant de la scène. Un Jaminet qui aura d’ailleurs vécu une année XXL puisqu’avec son club de Perpignan il a été sacré champion de France de Pro D2, et va donc découvrir les joies du Top 14 très bientôt. Un championnat dans lequel il étalera aussi ses énormes qualités de relanceur et de vitesse, car on ne réduira surtout pas ce nouveau Bleu à son seul jeu au pied. Rencontre au stade Andrévéran, à Hyères.
Comment devient-on international alors que l’on joue sa première saison en Prod?
En fait, après le titre de champion de France, Christian Lanta, mon coach à Perpignan, me demande de ne pas couper, de continuer de m’entraîner... Puis je reçois un coup de fil de Laurent Labit, l’entraîneur des trois-quarts de l’équipe de France, qui me dit qu’il me suit, qu’il est content de mes prestations et que je dois me tenir prêt. La veille du rassemblement à Marcoussis (centre national), il m’annonce la convocation pour la tournée en Australie. Il a fallu que je fasse faire un passeport en urgence !
Quelles ont été vos premières impressions sur place ?
Je connaissais - joueurs, et on était beaucoup de nouveaux, donc l’intégration a été facile.
Et une fois arrivé en Australie ?
Là, ça s’est compliqué. Nous avons dû observer une quarantaine de quinze jours, où nous avons été bloqués à l’hôtel.
On ne sortait que pour la musculation sur le parking et les entraînements au stade. Ça a été deux semaines difficiles à vivre.
Puis viennent les matchs. Vous vous attendiez à jouer ?
J’étais déjà content d’être là, et j’espérais faire au moins une feuille, ça aurait été du bonus. Franchement, j’ai été très surpris d’être titulaire.
Vous l’apprenez quand ?
Deux jours avant la première confrontation. Je ne me suis mis aucune pression, j’ai basculé dans le match tout de suite.
Et arrive le jour J. Qu’avez-vous ressenti ?
Le niveau est différent de la Pro D, ça va nettement plus vite. Mais nous avions fait de nombreux entraînements à haute intensité, nous étions bien préparés.
Et vous n’avez pas envie que ça s’arrête là...
Évidemment, mais je ne me pose pas trop de questions là-dessus. Quoi qu’il en soit, il n’y a aucun acquis, je vais devoir performer avec Perpignan pour retourner en sélection.
Et maintenant vous allez découvrir le Top ...
Oui, je suis impatient de retrouver le terrain. Après la tournée, j’ai eu droit à cinq semaines de vacances, j’en avais besoin pour être plus frais mentalement, surtout, après cette saison super longue. Mais là ça y est, je reprends l’entraînement cette semaine. J’ai eu des échos que la prépa se passait super bien et on va tout donner pour notre objectif, le maintien.
Vous
êtes passé vendredi soir au RC Hyèrescarqueiranne-la Crau remettre l’un de vos maillots de l’équipe de France. C’est un geste particulièrement classe…
J’avais droit à deux maillots par match, donc j’en ai donné à mes proches, puis j’avais à coeur de remercier deux clubs qui ont fait beaucoup pour moi. Le Gapeau, qui m’a redonné goût au rugby après mon passage à Toulon, puis ici, c’est le club qui m’a permis d’aller à l’usap pour retrouver un centre de formation. Et de vivre tout ça.
On entend des rumeurs qui vous envoient déjà dans les plus grands clubs…
Je sais mais je ne me pollue pas avec tout ça. J’ai une saison super importante avec mon club, Perpignan, et je n’ai que ça en tête.
J’ai d’ailleurs trois ans de contrat avec mon club.
Un retour au RCT serait-il envisageable ?
J’ai eu une mauvaise expérience là-bas mais je ne me ferme aucune porte quant à la suite de ma carrière.