Les paradoxes LR
Bertrand-pécresse, Pécressebertrand : le paradoxe est que les deux candidats dont le nom est, quoiqu’ils en disent, le plus souvent prononcé par Les Républicains, jeunes ou moins jeunes, aient tous les deux choisi, l’un en , la seconde en , de quitter le parti Républicain dans lequel ils ne se sentaient plus à l’aise, trouvant, l’un et l’autre, que LR avait perdu ses repères, et qu’on n’y reconnaissait plus l’inspiration sociale du gaullisme, pour Xavier Bertrand, ni la liberté requise pour donner à chacun, à elle, Valérie Pécresse en particulier, sa chance. Voilà donc l’équation à résoudre : peuton organiser une primaire alors que Xavier Bertrand, classé pour le moment n° dans les sondages, refuse d’y participer, et que Valérie Pécresse, qui accepte d’y figurer, suscite encore bien des rancoeurs (moins que Xavier Bertrand) chez ceux qu’elle a quittés. N’y a-t-il pas, en effet, un évident paradoxe à l’idée qu’à cette primaire, les prétendants estampillés LR, eux, Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin, apparaissent déjà comme distancés dans la course qui n’a pas encore commencé ? Sans oublier qu’on a pu mesurer, chez les jeunes Républicains réunis samedi à Paris, que le plus populaire, chez eux, comme à l’intérieur du mouvement, reste Laurent Wauquiez, qui a déclaré forfait il y a quelques jours, jugeant que le moment n’était pas venu pour lui, d’ajouterdela confusion à la confusion. L’illustration de l’embarras des dirigeants de LR était manifeste, ce week-end, où on a vu, à la tribune, le président du Sénat Gérard Larcher plaider vigoureusement pour une élection primaire, tandis que Christian Jacob, actuel président de LR, est, on le sait, hostile à son organisation. Mais comment les départager sans primaire ?
Par des sondages, des examens de passage ? Le fait est que le choix du candidat est primordial, même si sur le fond, tous sont sur la même ligne : attaquer le Président sortant sur les dossiers régaliens, dont,
« Le choix du candidat est primordial, même si sur le fond, tous sont sur la même ligne. »
au premier plan, la sécurité. Pas grande différence par exemple entre un Xavier Bertrand qui plaide pour l’éradication du salafisme en France et une Valérie
Pécresse qui veut doter la France des « moyens de conter la menace islamiste ».
Une certitude cependant pour tous : sans unité, aucun des candidats n’arrivera au second tour. Au moment où la candidature d’éric Zemmour, presque certaine maintenant, menace Marine
Le Pen de concurrence, un candidat de la droite LR, ou apparenté LR, y parviendrait peut-être. Pas deux.