Au salon des maires de Nice, le découragement des élus guette Alexandra Valetta-ardisson : « Macron n’est pas un président-candidat »
« On parle fort, on agit peu », a déploré vendredi le député Éric Ciotti devant les maires du 06, en congrès à Nice Acropolis. Très en verve, le candidat à la primaire de la droite en vue de l’élection présidentielle a plaidé pour un « big bang territorial ».
En s’élevant notamment contre la loi sur le noncumul des mandats qui, selon lui, a propulsé des « parlementaires hors sol » à l’assemblée nationale. Avant de proposer que se substitue à la responsabilité pénale des élus locaux une responsabilité électorale : « Le citoyen doit être le seul juge ; en démocratie, c’est le seul qui vaille. »
« On n’est pas des fusibles »
Michel Lottier ne l’a pas contredit. À 63 ans, le maire de Blausasc s’apprête à répondre aux questions d’un juge d’instruction. Convoqué le 5 octobre, il doit s’expliquer sur les conditions dans lesquelles, voici quatre ans, un jeune Niçois de seize ans a trouvé la mort, à vélo, dans un virage d’une petite route communale. Fauché par un camion qui n’aurait pas dû l’emprunter, la voie étant interdite aux véhicules de plus de 3,5 t. Seulement voilà, le poids lourd acheminait du remblai pour l’aménagement d’un terreplein. « Il avait donc le droit de circuler », souligne Michel Lottier. « Une convention avait été passée avec l’entreprise de travaux publics. Nous avions pris une délibération, la préfecture était informée. »
Au-delà de la peine que lui inspire le sort du jeune homme, le maire de Blausasc se sent exposé. À l’excès. « Que l’on prenne ses responsabilités, je ne suis pas contre, j’ai été élu pour ça. Mais on n’est pas des fusibles, nous, les maires ; on n’est pas des cibles prioritaires. Je n’ai rien fait de mal. »
« C’est dur à avaler, parce que je n’ai rien à me reprocher », insiste Michel Lottier. « Que la justice cherche à comprendre, c’est normal. J’ai confiance, je pense qu’elle me donnera raison. » Mais le risque d’une mise en examen tracasse cet ancien policier de Monaco qui peut se lever à 2 h du matin pour « aider les employés à déneiger ou à débiter un arbre en travers de la route » pour « 1,50 euro de l’heure », son indemnité de maire s’élevant à 1 560 euros.
On est loin du fantasme décrit par le maire de Cannes : « Certains pensent que je monte les marches tous les jours en prenant un bain de champagne avec des stars. Non, le taux de pauvreté dans notre ville est de 20 %, contre 13,8 % en moyenne nationale. » David Lisnard, qui succédera peut-être à François Baroin en prenant la tête de l’association des maires de France : « La seule présidence à laquelle je me sois porté candidat » 1. Le maire de Cannes n’écartait pas, ces dernières semaines, la possibilité de participer à la primaire de la droite en vue de la présidentielle. Sa décision est attendue dans les jours à venir. Faut-il voir, dans cette phrase sibylline, un renoncement ?
Alexandra Valetta-ardisson, députée (LREM) des Alpes-maritimes était ce samedi à 13 h l’invitée d’émotion à la Une, l’émission de la rédaction de Nice-matin sur Radio Émotion.
> La tempête Alex dans la Roya, un an après. « Les choses avancent. Une route est aujourd’hui praticable pour aller de l’italie jusqu’à Tende. Les gros points noirs qui demeurent sont l’accès à Casterino et le tunnel de Tende. L’état et les collectivités ont été très présents. Les assurances ont bien joué le jeu aussi. 95 % des dossiers ont été résolus et financés. »
> Les crédits promis par l’état. « Une première partie est arrivée. Côté Roya, de nombreux maires ont dit combien ils étaient satisfaits d’avoir obtenu près de 10 millions d’euros de la part de l’état. Les 20 millions de dotation de solidarité annoncés par le chef de l’état ont été attribués aux communes de la Roya en fonction des dégâts subis. Et l’europe a alloué plus de 22 millions d’euros qui seront débloqués au fur et à mesure que les projets seront mis en oeuvre. » > Emmanuel Macron déjà en campagne ? « Non. Il est sur tous les fronts depuis le début de son mandat. On ne peut pas lui reprocher d’être extrêmement présent. Nous avons eu la crise des « gilets jaunes », la Covid, la tempête Alex. Emmanuel Macron n’est pas un président-candidat. »
> La proximité entre Estrosi et Macron. « Christian Estrosi est un excellent maire qui place l’intérêt de Nice et des Niçois au-delà de toute ambition personnelle. On voit émerger un vrai courant d’élus locaux qui soutiennent le Président. »