Nice-Matin (Cannes)

AARON : « S’élever ensemble »

Le groupe électro pop se produit demain à Scène 55. Après un demi-million d’albums vendus, Simon Buret et Olivier Coursier feront rayonner leur quatrième album “Anatomy of light”.

- DELPHINE GOUATY Scène 55, 55 ch. de Faissole. Billetteri­e ouverte du mardi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h et une heure et demie avant le spectacle. Rens. : www.scene55.fr. contact@scene55.fr ou 04.92.92.55.67.

Pour ce concert fusionnel avec le public demain à 21 h. Simon Buret nous en dit plus.

Le retour à la scène ?

C’est la première fois qu’on joue un album presque un an après la sortie, au vu du confinemen­t. Ça nous a permis de rester dans le travail et la création. Mais c’est un tel bonheur de retrouver la scène, de voir que les gens sont là. On voyait bien que l’album marchait, mais c’était toujours très virtuel. On était heureux que ce soit un succès mais voir des visages, partager, c’est pour ça qu’on fait ça aussi.

Comment avez-vous imaginé ce concert ?

Ce qu’on vient chercher en concert, c’est avant tout une expérience commune. Le but, c’est de s’élever ensemble avec le public, de vivre un moment d’émotion partagé, laisser la place aux accidents, à l’inconnu… Pour la première fois, on a créé une vraie constructi­on scénique, physique. On a toujours fait un travail de lumière pour pousser la sensation un peu plus loin. Au sein de notre groupe la lumière sur scène, c’est vraiment un troisième membre du groupe. Chaque concert reste unique. Il faut que ça reste vivant, transpiran­t. Brouillon parfois, très propre d’autres fois. Comme une matière vivante. C’est très important que le concert soit une force commune pas juste une direction dans un sens de la scène dans la salle. C’est comme si on posait les bases, et qu’ensuite, les gens se laissaient porter en fonction de leur âge, de leur personnali­té, de leur sexe, de leur vie…

Quelle lumière dans

« Anatomy of light » ? C’est avant tout une sensation, un prisme lumineux. C’est la lumière qui nous définit, sans elle, il n’y a pas de forme, il n’y a rien. C’est notre premier vêtement, la première chose qui habille les corps, les images, les courbes du monde… C’est aussi pour ça qu’on a composé cet album en le commençant et terminant par des chansons qui s’appellent

« The flame ». La première parle du feu sacré, le premier craquement, la première étincelle, jusqu’au dernier feu qui est cette version extrêmemen­t dépouillée de «The

Flame », où il reste cette allumette brûlée. Un peu comme un Giacometti qui tient droit. Tout ce qui importe c’est ce prisme lumineux, les multiples facettes du monde.

Comment évolue votre musique ?

Comme un journal, en fonction de l’époque dans laquelle on vit, au travers des sensations. Chaque artiste reflète son époque qu’on le veuille ou non. On est traversé par des sensations et on ne fait que les poser sur papier ou sur matière sonore. Ce qu’on espère chaque fois qu’on commence un album, c’est de ne pas être figé dans ce qu’on a fait avant. Le succès est très dangereux car il peut enfermer. Dès le début, on a voulu s’autoriser à sortir de notre zone de confort, aller toujours plus loin, pour envisager à chaque fois l’album comme un premier.

Comment composez-vous àdeux?

J’écris les textes et après on compose tous les deux. On cherche ensemble le tissu qui mettra en lumière les paroles. On n’a qu’une seule règle depuis toutes ces années, c’est que le texte et la musique soient fusionnels, que ça raconte la même sensation. Ce n’est pas juste une mélodie posée sur des mots ou l’inverse. Chaque création est un nouveau voyage. On pose des bases et on se laisse partir.

Une expérience sensoriell­e ?

Comme dans un musée. Aller à un concert, c’est se réunir pour écouter ce qu’on estime beau. Je n’ai jamais su vraiment expliquer ce qui se passait quand on était sur scène parce que c’est du domaine du merveilleu­x. Se laisser porter par une chanson, même en tant que spectateur, quand tout à coup, on est connecté, quand toute la salle est sur la même longueur d’onde… il y a un truc qui nous dépasse complèteme­nt en tant qu’être humain. Sur scène je viens chercher ça. J’ai l’impression que je me connecte au monde.

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(Photo Rod Maurice) Simon Buret et Olivier Coursier.

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