« Travailler à New York collerait à mon rêve de jeune fille »
Vous avez débuté il y a trois ans des études dans la finance, un bac + pour devenir trader. Où en êtesvous ?
Je suis en deuxième année. J’ai toujours su que je ne ferais pas ce cursus en quatre ans. J’ai très peu étudié dans cette année olympique. Cela a été difficile. Il a fallu faire des choix et j’ai choisi le sport.
Quel a été le déclic pour vous replonger dans les études ?
Il est venu en , année où je me romps les croisés. Quand j’ai arrêté mes études, je m’étais toujours dit que je les reprendrais pendant ma carrière. Je m’étais promis de reprendre cette marche en avant vers les études. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Intellectuellement, j’aime découvrir et apprendre. C’est important de faire travailler les méninges.
Pourquoi la finance ?
C’est un milieu qui me plaît énormément. J’en suis fan. Plus jeune, je suivais attentivement les news économiques, Wall Street. Cela m’a toujours fait rêver. Je regarde comment fonctionne le monde et l’économie. Pourquoi on augmente des budgets et pourquoi on les baisse. J’aime l’énergie, la dynamique et la tension qui accompagnent le trader.
Tout peut se gagner et se perdre. J’ai toujours réussi à me détacher de la pression. Elle me glisse dessus. J’apprécie d’être sereine dans les moments électriques. Au hand, j’arrive à voir assez claire et à prendre les bonnes décisions. Dans le moneytime, je suis connue pour être décisive et c’est ce qui me donne envie de performer là-dedans.
Ce milieu assez nébuleux n’a pas une image positive. Est-ce dérangeant ?
Ce n’est pas l’image qui m’attire. Je retrouve d’abord des sensations que j’ai dans le sport et que j’aime : l’adrénaline, le mental. Il faut prendre des décisions dans l’urgence avec beaucoup de concentration. Si l’image est négative, c’est par méconnaissance.
‘‘
J’aime me confronter aux meilleurs, entrer dans des milieux qu’on pense fermés aux femmes”
D’aucuns considèrent que les traders jouent avec leur argent...
L’argent est toujours le nerf de la guerre et reste un sujet tabou. Ce n’est pas du tout ça. Les gens ne maîtrisent pas les connaissances et c’est un milieu fermé. C’est ce qui amène ces stéréotypes. On ne joue pas avec l’argent des gens. Le trading, en soi, c’est beaucoup de réflexion, des maths, des choses qu’on peut prédire et d’autres non. On essaie, au contraire, de faire fructifier l’argent des gens.
Il paraît que cette activité vous rapporte déjà beaucoup...
Je ne sais pas qui vous a vendu du rêve mais je vais garder mon droit de réserve (rire). C’est prématuré de le dire même si je maîtrise déjà certaines choses. A mon niveau, on peut déjà gagner un peu de sous mais cela reste personnel.
Vous êtes connue pour votre gros caractère.
Cette personnalité peutelle coller à ce monde-là ?
Je crois aux compétences. Quand tu es bon dans ce que tu fais, tu peux exister. C’est ce dont j’ai envie dans le trading. J’adore la compétition. Quand j’entreprends quelque chose, je suis déterminée et je vais au bout. J’aime me confronter aux meilleurs, entrer dans des milieux qu’on pense fermés aux femmes. Il faut savoir pousser les portes par moments.
Vous venez d’un milieu modeste et vous avez été élevée par votre mère. Vos prédispositions pour la finance viennent aussi de ce passé ?
Je ne pense pas. Ce n’est pas lié au fait d’avoir compris l’importance de l’argent très tôt. J’ai toujours aimé faire du troc et du business. J’ai eu cette qualité très jeune.
Il y a peu, vous projettiez de partir aux Etats-unis ou à Singapour pour finaliser une maîtrise en administration des affaires. Est-ce toujours d’actualité ?
Oui et j’ai une préférence pour les Etats-unis.
C’est un pays que j’adore et que je connais bien. Travailler à New York collerait à mon rêve de jeune fille.