Nice-Matin (Cannes)

Les ambulancie­rs sonnent l’alerte pour le transport d’urgence

- C. C. ccirone@nicematin.fr

Tous n’entrent pas en grève, mais tous s’accordent à dire qu’il y a urgence. Les ambulancie­rs en charge du transport sanitaire pré-hospitalie­r ont appelé à un mouvement de grève reconducti­ble, aujourd’hui, dans toute la France. Toute ? Non. Dans les Alpes-maritimes, plusieurs fédération­s profession­nelles ont renoncé à faire grève, au contraire de leurs homologues du Var ou des Bouches-du-rhône. Pour l’instant, du moins. Car elles partagent la même colère.

Cible des critiques : la loi Matras, du nom du député LREM Fabien Matras. Tout juste adopté en commission paritaire, ce texte repense l’organisati­on de la chaîne de secours en France. Cette refonte du modèle de sécurité civile est jugée trop favorable aux sapeurs-pompiers, aux yeux du Samu et des ambulancie­rs.

« La chaîne des secours perturbée »

« La propositio­n de loi Matras remet en cause quarante mois de travaux avec le ministère de la Santé et de l’intérieur, L’ARS ou le Samu », déplore Stéphane Canesse, président de la Fédération nationale de la mobilité de la santé (FNMS) 06. Un décret devait concrétise­r le fruit de ces négociatio­ns sensibles. Stéphane Canesse en cite deux : «Lamise en place ou le maintien d’un coordinate­ur ambulancie­r, et une meilleure répartitio­n des ambulances de garde sur un territoire ». Ce décret était attendu en mars dernier. Or, toujours rien à l’horizon. « Il faut qu’ils accélèrent sa mise en place », s’impatiente Laurent Lavoisier, président de l’associatio­n des Transports sanitaires d’urgence (TSU) 06. Avec la loi Matras, les ambulancie­rs ont fini par perdre patience. La FNMS et la Chambre nationale des services d’ambulances (CNSA) ont donc appelé à un mouvement national de grève. Cet appel ne sera a priori pas suivi dans les A.-M., au nom des bonnes relations locales avec L’ARS et le Samu. « Mais ce n’est pas parce qu’on n’arrête pas nos véhicules qu’on est d’accord... » prévient Laurent Lavoisier. Son organisati­on a préféré tirer la sonnette d’alarme par courrier. En pratique, quel impact sur les urgences ? « La chaîne des secours va être perturbée. Mais les délais d’interventi­on ne seront pas allongés », rassure Stéphane Canesse. Les ambulancie­rs devraient être réquisitio­nnés sur décision préfectora­le. D’autres seront supplantés par des sapeurs-pompiers.

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(DR) L’une des ambulances mises à contributi­on pour le Samu .

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