Jean-louis Livi fera de la vie de son oncle une série
Parrain de Valentin, il est le neveu d’yves Montand. Dont il était aussi l’agent de cinéma. Cinéma où, du parcours de cet artiste complet, la jeune génération retient en premier lieu La Folie des grandeurs. Jean-louis Livi acquiesce : «La jeune génération ne connaît pas l’immense chanteur qu’il a été. » La force du 7e Art sur l’art vivant, par définition éphémère. Citant Louis Jouvet : «Au théâtre on joue, au cinéma on a joué. » Jean-louis Livi recommande de regarder Montand est à nous, d’yves Jeuland, qui sera diffusé le jeudi 14 octobre, à 21 h 05, sur France 3. Le meilleur documentaire à ce jour, selon lui.
« Il a été fidèle à lui-même »
Le producteur conseille aussi de revoir César et Rosalie, qui représente à ses yeux «une image de Montand dans son accomplissement d’artiste ». Lui-même travaille actuellement à une série consacrée aux multiples aspects de la vie de son oncle. S’il associe à ce projet Carole Amiel et Valentin, aucun acteur n’est encore pressenti pour le rôle. Au seul prénom de Valentin, Jean-louis Livi frémit d’affection. « Je comprends sa souffrance, sa douleur. Il est extrêmement difficile de faire le deuil d’une personne que l’on n’a presque pas connue, surtout quand lui parlent de son père tant de gens qui, eux, l’ont connu. » Lui, fils unique, a donc « un grand mérite, celui d’être ce qu’il est, avec une dignité et une classe qui font honneur à ses parents ».
Le neveu ne l’oublie pas: « Montand est un enfant du peuple, au sens le plus large et le plus prestigieux du terme. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’on est un enfant du peuple que l’on n’arrive pas au sommet, et que l’on n’arrive pas à toucher toutes les classes sociales. » Son parcours lui avait donné «une connaissance exhaustive de la vie », étant parti de la base, sans avoir été « parachuté en ayant fait des grandes études ».
Il retient aussi son courage d’être allé en Union soviétique lorsque la période n’était pas la plus favorable. « Il a été fidèle à luimême », ajoute Jean-louis Livi en évoquant « des défauts qui servaient ses qualités ». Tout au plus regrette-t-il certaines positions, à la fin, notamment dans « son flirt avec Reagan », lorsque Montand prônait des idées plus nettement libérales. « Heureusement qu’il n’était pas parfait. S’il l’avait été, on n’en parlerait pas aujourd’hui. »