Nice-Matin (Cannes)

C’est signé : vous pourrez passer la nuit à… La Poste

L’hôtel haut de gamme dans l’ancien bâtiment des postes devrait voir le jour à Marenda-lacan. La promesse de vente a été paraphée : La Compagnie de Phalsbourg va mener la réalisatio­n.

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr 1. Dans la mythologie grecque, parmi les neuf muses, la première est celle de la danse et la seconde de la comédie.

L’hôtel des postes porte définitive­ment bien son nom. Comme annoncé il y a plusieurs mois, un projet hôtelier va bel et bien se nicher entre les murs du paquebot antibois. Et ce, dans le cadre du projet de création du quartier Marenda-lacan. Les boîtes jaunes sur la place des Martyrs-de-la-résistance vont ainsi changer d’adresse. Et laisser place au ballet des valises et visiteurs de passage au coeur de la vieille ville.

Un élément art-déco difficile à toucher

Un établissem­ent de standing qui passe entre les mains de La Compagnie de Phalsbourg. Le promoteur connu pour Les Portes d’antibes, Ecotone ou encore l’ex-open Sky nouvelleme­nt baptisé Village de Sophia à Valbonne, l’annonce : la promesse de vente a été signée. S’il est encore trop tôt pour connaître le nom du groupe qui en prendra la barre, la promesse du PDG Philippe Journo se veut retentissa­nte : « Lorsque le projet sera terminé, la verrue sera transformé­e en fierté pour les habitants. »

Un sacré challenge. Puisqu’en termes d’architectu­re, les marges de manoeuvre se révèlent fines. Protégé, le bâtiment est considéré comme étant un élément art déco « indéboulon­nable », dixit la posture de l’architecte des bâtiments de France.

Un revêtement qui ne fait pas l’unanimité

Ce dernier, lors d’une visite de chantier il y a deux ans [voir notre édition du 1er juillet 2019], acquiesçai­t alors à l’expression « lifting ». Un coup de jeune qui, à cette période, devait surtout « mettre en valeur les grandes verrières » .Ouvertures qui, depuis son inaugurati­on en 1937, apportent lumière entre les murs garnis d’un enduit de gravillons de la Moselle.

C’est d’ailleurs ce revêtement qui ne fait clairement pas l’unanimité auprès de la population. Trop « triste » pour certains, donnant un effet « sale » pour d’autres, l’écorce minérale recouvrant ce massif rectangula­ire semble de plus en plus visible au milieu de la place.

Et pour cause : le chantier XXL des bâtiments neufs l’entourant se poursuit, apportant petit à petit sa dose de couleur méditerran­éenne. Bref, plus le temps passe, plus le bâtiment fait tâche.

Garnier, La Poste : même combat

Une situation qui ne compromet nullement la vision du promoteur, fier d’annoncer le nom de celui qui se trouvera aux manettes pour repenser, avec toutes les contrainte­s, le lieu : « Alain-charles Perrot, architecte en chef des monuments historique­s. » Une pointure qui a notamment restauré l’opéra Garnier ou encore la Comédie française. Les muses Terpsichor­e et Thalie (1) seront-elles de la partie ? Réponse d’ici « quatre à cinq ans », avant de connaître de quoi les rêves des clients seront faits.

 ?? (Photo M. D.) ?? Va-t-on pouvoir dire adieu à l’enduit de gravillons de Moselle ?
(Photo M. D.) Va-t-on pouvoir dire adieu à l’enduit de gravillons de Moselle ?

Newspapers in French

Newspapers from France