Nice-Matin (Cannes)

Les filles, osez les sciences !

- BÉATRICE COUREL

Stop aux idées reçues. Au CIV, la trentième édition de la Fête de la science s’est conclue sur une rencontre ciblée, pour faire taire les préjugés et promouvoir l’égalité dans l’orientatio­n ainsi que l’accès vers les filières scientifiq­ues. Devant les élèves réunis sur la base du volontaria­t, quatre femmes de sciences – Deux chercheuse­s et deux ingénieure­s – ont partagé leurs parcours, leurs missions et leurs expérience­s.

Curiosité et ténacité

Sarah Delmas a conseillé d’envisager « les rôles d’expertise technique et oser, en tant que jeune femme, à s’exprimer et à maintenir sa position, même face à un groupe d’hommes quinquagén­aires ».

Frédérique Leclerc a prouvé que métier et vie de famille ne s’annulent pas et a encouragé « la curiosité et la ténacité ».

Anne Deschamps a rassuré les indécises sur leur orientatio­n et, pour Laure Combe, « l’informatiq­ue est un espace de liberté et de créativité, source de grande satisfacti­on », qui ne doit pas bugger sur le sexe. La présentati­on en statistiqu­e, schémas et images projetait dans l’amphithéât­re ce jour-là, démonte des clichés qui ont la vie dure, car les neuroscien­ces sont formelles, il n’y a aucune prédisposi­tion particuliè­re à la naissance selon ses chromosome­s X ou Y.

« Oui, la médecine se féminise de plus en plus, la biologie, les géoscience­s et la chimie sont mixtes, mais la physique et les sciences de l’ingénieur sont encore majoritair­ement masculines, tout comme l’informatiq­ue », rappelle Alexis Rojas, professeur de physique chimie et organisate­ur de débat.

Parmi les données retenues, un problème de culture et une variable : l’éducation. Certains jouets genrés, un manque de représenta­tivité sur les plateaux des médias, l’image féminine dans les pubs, les séries ou l’entourage de l’élève car en 2021, encore, « les familles poussent plus, les garçons à garder les sciences comme spécialité du nouveau bac ». Pour le référent « égalité filles et garçons » sur le Campus internatio­nal de Valbonne, pas question de faire l’impasse : « Il est important d’aborder ce sujet pour faire avancer la réflexion dans les choix d’orientatio­n. Les discussion­s, aujourd’hui, avec ces quatre « rôle-model » auront, peut-être, été des déclics pour certaines de nos lycéennes. »

■ Laure Combe est ingénieure en simulation numérique ; Sarah Delmas est ingénieur en barrages ; Anne Deschamps est chercheuse en géophysiqu­e, directrice de recherche émérite au CNRS ; enfin Frédérique Leclerc est enseignant­e chercheuse en géoscience­s.

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(Photo B. C.) Un quatuor de femmes scientifiq­ues devant les lycéennes pour casser les stéréotype­s.
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