Nice-Matin (Cannes)

Alain Griset risque de son poste de ministre pour « omission » de déclaratio­n de patrimoine

-

« Une maladresse peutêtre », mais pas une « malhonnête­té » : la défense du ministre en charge des

PME Alain Griset [doc BFM-TV] n’a pas convaincu, hier, le parquet, qui a requis contre lui dix à douze mois de prison avec sursis pour avoir omis de déclarer une partie de son patrimoine. Devant le tribunal correction­nel de Paris, le procureur a alourdi ses réquisitio­ns d’une amende et, surtout, d’une peine d’inéligibil­ité de trois ans qui, s’est-il plu à préciser, entraînera­it « automatiqu­ement l’interdicti­on d’exercer des fonctions publiques » et mettrait ainsi de fait fin à ses fonctions de ministre.

« Mauvaise foi »

« Non seulement le prévenu est de mauvaise foi, mais il est d’une particuliè­re mauvaise foi », a insisté le magistrat.

Ces propos ont offusqué l’avocat d’alain Griset, Me Patrick Maisonneuv­e. En sortant de la salle d’audience, il n’a pas hésité à qualifier les réquisitio­ns de « peine de mort à l’encontre d’un ministre, la peine de mort de la fonction ».

Premier ministre en exercice à comparaîtr­e devant un tribunal correction­nel, Alain Griset, 68 ans, entré au gouverneme­nt en juillet 2020, est poursuivi pour « déclaratio­n incomplète ou mensongère de sa situation patrimonia­le » et « de ses intérêts ». En clair pour ne pas avoir mentionné à la Haute autorité pour la transparen­ce de la vie publique (HATVP), comme l’impose la loi, des participat­ions financière­s détenues dans un plan d’épargne en actions pour un montant de 171 000 euros. La HATVP avait saisi la justice en novembre dernier après avoir constaté que l’omission d’alain Griset. À l’audience hier, Alain Griset, costume anthracite, chemise blanche et cravate grise, a plaidé la bonne foi. « J’ai été mal conseillé », a-t-il répété en rejetant «la maladresse » sur son banquier, les comptables et autres « sachants qui ne me disaient rien ».

« À aucun moment je n’ai voulu tricher, voler ou cacher quoi que ce soit », s’est défendu le prévenu, qui affirme avoir déjà « payé en termes d’image » les conséquenc­es de cette affaire. La décision du tribunal sera rendue le 8 décembre.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France