Des « fées du logis » à l’oeuvre pour sublimer votre intérieur
Une quarantaine de designers, artisans et artistes sont réunis à Juan à l’occasion du Week-end du Design et des Arts. Leur créativité réinvente les objets du quotidien. Morceaux choisis.
Les objets du quotidien peuvent être utiles et beaux. Très beaux, même. Il suffit de franchir les portes du palais des congrès de Juan-les-pins où, aujourd’hui encore à l’occasion du Week-end du Design et des Arts, quarante exposants présentent leur savoir-faire en matière de design et de décoration. Avec, pour invité d’honneur, Jean-baptiste Sibertinblanc. L’imagination est sans limite. Ces magiciens, parfois teintés d’alchimistes, s’emparent du bois, de la terre, des métaux, du verre né du feu, etc. et les transforment en meubles, objets de déco, luminaires, néons, céramiques et porcelaines, bijoux. Ils tissent des textiles à partir de minéraux et de plantes. Redonnent vie à des étoffes passées. Des créations uniques à dévorer des yeux et à acquérir pour sublimer son chez-soi.
Ne pas rester de bois
Le bois, matériau noble et naturel par excellence est à l’honneur. Sous les doigts de Pascal Oudet, tourneur d’art sur bois, il devient création unique. De la dentelle de bois. Ses objets, nés de chênes choisis avec soin, sont le fruit d’un équilibre entre usure forcée de la matière et délicatesse pour préserver toute son intégrité. Bluffant. À travers son travail, Yann Marot, artisan tourneur sur bois, évoque l’arbre lui-même et son vécu. Dans ces pièces sculptées ou tournées, dans ces courbes, on croit deviner les lignes de vie de l’arbre et la sève qui y battait.
Sculpteur, Jean-pierre Cuny, lui, mêle à ses créations de bois brut, métal, verre et pierre. Une alliance des quatre éléments primaires qui offre des créations entre rayonnement végétal et résonance minérale.
Et les luminaires fusent
Pour réchauffer et illuminer un intérieur, rien de tel que des lampes et des luminaires. Et quand ces derniers deviennent des objets de décoration à part entière, on s’illumine ! Sur le stand Munu, bois, plexiglas et acier, et même béton sont utilisés, parfois en association, pour créer des lampes aux formes volontairement malmenées, fruits d’expériences audacieuses et de recherches sans cesse renouvelées. Magie : une fois l’objet allumé, les jeux de lumière révèlent un graphisme… éblouissant.
« Bulles froissées », « Moony »… Les luminaires en verre soufflé signés par Sylvain Magny et Véronique Carvalho, créent une ambiance raffinée, tout en douceur.
Lumière toujours mais « électroluminescente ». C’est tout le savoirfaire d’alexis Dandreis, néoniste. C’est-à-dire créateur de néon. Un artisanat méconnu, inventé en France en 1912 par Georges Claude et qui, aujourd’hui, s’inscrit dans une démarche responsable : longévité accrue et recyclage du verre.
Plusieurs teints de porcelaine
Déjà synonyme de délicatesse et de raffinement, l’art de la porcelaine devient poésie avec les créations de Véronique Joly-corbin. Du bout de sa plume, elle écrit et dessine des histoires sur fond d’assiettes et de plats. Cette vaisselle-là n’est pas faite pour manger mais pour être accrochée sur un mur, comme un tableau, ou posée sur un socle.
Les céramiques-porcelaines de Yuko Kuramatsu ne sont «nipeintes, ni imprimées ». Pourtant ces ravissantes pièces arborent dessins et couleurs… C’est tout l’art nippon du nerikomi ou terres mêlées. Les porcelaines sont colorées avec des oxydes de couleurs. À partir du résultat, Yuko compose des motifs. Donc, couleurs, lignes et motifs, tout est le fruit du modelage.
Le collectif « Esprit porcelaine », créateurs à Limoges, cultive savoir-faire d’exception et innovation. Pas étonnant que ce vivier soit reconnu au niveau international.
Tissus vertueux
Faire s’entremêler les fils entre techniques artisanales ancestrales et technologies contemporaines : c’est la trame de Rose Ekwé, designer textile et tisserande.
A force, cent fois sur le métier remettre son ouvrage, la jeune femme a inventé un procédé unique de filage et de fils à tisser, à partir de végétaux, d’algues et de minéraux. Ces « Géotextiles » sont compostables. Une fois usé, votre habit retournera à la terre et nourrira le vivant. Et tout pourra recommencer.