Nice-Matin (Cannes)

Macron en Arabie saoudite « pour aider le Liban »

Le président français a terminé hier sa tournée express dans le Golfe en lançant une initiative afin de venir en aide au Liban avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

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Les retrouvail­les avec l’homme fort de Ryad, Mohammed ben Salmane, étaient très attendues, trois ans après le choc provoqué par l’assassinat du journalist­e saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat du royaume à Istanbul.

« Nous avons parlé de tout sans aucun tabou. Et nous avons pu évoquer évidemment la question des droits de l’homme (...) et cela a été un échange direct, a déclaré Emmanuel Macron. Les prochaines semaines et les prochains mois nous permettron­t de voir si nous avançons sur ce sujet. »

Ryad avait affirmé que l’assassinat de Khashoggi avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls, mais un rapport des services de renseignem­ent américains accuse le prince héritier de l’avoir « validé ».

« Une nécessité »

Emmanuel Macron a justifié sa rencontre avec le prince héritier, l’une des premières pour un dirigeant occidental depuis cette affaire, parce que « le dialogue avec l’arabie saoudite est une nécessité » en raison de son « poids démographi­que, économique, historique et religieux ». Selon Emmanuel Macron, les deux dirigeants ont aussi « longuement parlé » du Liban avant d’appeler ensemble au téléphone le Premier ministre libanais, Najib Mikati, pour tenter de trouver une issue à la brouille entre Beyrouth et Ryad. « L’arabie saoudite et la France veulent s’engager pleinement en vue d’un réengageme­nt de la relation » entre Beyrouth et le royaume. L’arabie saoudite a rappelé fin octobre son ambassadeu­r à Beyrouth et expulsé l’ambassadeu­r libanais à la suite de propos du ministre de l’informatio­n George Kordahi critiquant l’interventi­on militaire menée par le royaume saoudien, à la tête d’une coalition, au Yémen et défendant les rebelles Houthis pro-iraniens dans ce pays. George Kordahi a depuis annoncé sa démission, en soulignant que c’était un souhait de la France. Ryad a également interdit les exportatio­ns en provenance du Liban, et trois autres pays du Golfe (Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Koweït) ont pris des mesures de rétorsion à l’égard de Beyrouth. Ce qui a encore aggravé la sévère crise économique libanaise.

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(Photo AFP) Le Président français au côté du prince héritier Mohammed ben Salmane, hier.

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