Une exceptionnelle toile de Botticelli aux enchères
L’un des derniers chefs-d’oeuvre de Botticelli à demeurer en mains privées passera sous le marteau fin janvier à New-york
C’est un chef-d’oeuvre rarissime que s’apprête à mettre en vente Sotheby’s le 27 janvier prochain dans le cadre de sa série d’enchères « Masters Week ». Présentée à New-york, la toile « Ecce Homo » ou « The Man of Sorrows » est l’une des trois dernières oeuvres de maturité de Sandro Botticelli (1445-1510) à être dans les mains d’un collectionneur privé. Elle est estimée à 40 millions de dollars. Réalisée à la toute fin du XVE siècle ou au début du XVIE siècle, vers la fin de vie du maître florentin, elle dévoile le visage d’un Christ ressuscité. Le tableau a été peint à l’époque d’une guerre civile menée par le fanatique Jérôme Savonarole (Girolamo Savonarola) qui, en 1494, chassa les Médicis de Florence, et installa une dictature théocratique dans la cité. Arrêté, le prêtre italien sera pendu et brûlé en 1498 mais ses enseignements rigoristes ont particulièrement influencé l’oeuvre de Botticelli. Dans ses dernières années, l’auteur de « La Naissance de Vénus » passe de scènes mythologiques à des sujets plus austères. « The Man of sorrows » révèle l’importance de la spiritualité chez Botticelli, et montre un Christ au visage marqué par la souffrance, couronne d’épines sur la tête, vêtu d’une tunique rouge et les mains attachées par des cordes. La toile intemporelle a appartenu à une chanteuse d’opéra britannique au XIXE siècle, et a été vendue aux enchères par sa petite-fille en 1963 pour 28 dollars. Le tableau est resté depuis dans la même famille, et n’a été présenté qu’une seule fois au public lors d’une exposition dédiée à Botticelli au musée Städel de Francfort en 2009-2010. En janvier 2021, une autre peinture de Botticelli, « Jeune homme tenant un médaillon », s’est envolée pour 92,2 millions de dollars à New-york, un record pour l’artiste et désormais l’une des peintures les plus chères au monde. Avec la cote des maîtres italiens qui ne cesse de grimper sur le marché de l’art, « The Man of Sorrows » a toutes les chances de décrocher un nouveau record lors de la vacation.
TEXTES PAR LAURENCE GUIDICELLI
Jusqu’au 27 février 2022, le Musée d’art moderne et contemporain de Nice accueille Isa Melhsheimer (1968). Depuis près de 30 ans, l’artiste allemande interroge dans son oeuvre l’architecture moderne. Sa pratique traverse la peinture, la broderie, la sculpture et intègre le végétal, le tout formant un microcosme coloré très référencé, à travers lequel Isa Melsheimer explore des questions éminemment actuelles comme la survie de l’humanité, ses relations à son environnement. Pour son exposition au MAMAC, elle s’est plongée dans la riche histoire de la Côte d’azur, territoire d’expérimentions de l’architecture moderne qui laisse aujourd’hui un héritage de villas, nichées au coeur des collines et des palmiers. Isa Melhsheimer propose une hybridation de cette Riviera rêvée et fantasmée et la transformation du rivage du fait de l’infestation des palmiers par le charançon rouge. La galerie contemporaine du MAMAC se transforme en paysage onirique et métamorphique dans lequel des céramiques de la larve de l’insecte et des évocations d’architectures modernistes s’imbriquent, créant le terreau, peut-être fertile, d’une histoire à venir.