Eric Zemmour se lance à la conquête du pouvoir
À l’occasion de son premier grand meeting, hier à Villepinte, devant 15 000 personnes, le candidat à la présidentielle 2022 a dévoilé le nom de son parti politique, Reconquête.
L «a France est de retour », a lancé hier Éric Zemmour à ses milliers de partisans venus l’entendre au Parc des expositions de Villepinte (Seinesaint-denis). Quelque 15 000 personnes ont participé au rendez-vous, selon Eric Zemmour, qui s’est déclaré officiellement mardi et est crédité de 13 % des voix pour la présidentielle d’avril.
Avant que le meeting ne démarre, une équipe de l’émission Quotidien a été huée par le public aux cris de « Et tout le monde déteste Quotidien », avant d’être mise brièvement à l’abri. Des militants de SOS Racisme menant une action qui se voulait «non violente » ont eux été agressés par des participants.
« Prêt à prendre les manettes »
« La prochaine élection présidentielle devait être une formalité, mais un petit grain de sable est venu gripper la machine », a affirmé le candidat aux militants qui agitaient des drapeaux tricolores et scandaient « Zemmour président » ou « on est chez nous ». Ils avaient selon lui « bravé le politiquement correct, les menaces de l’extrême gauche, la haine des médias ». « Impossible n’est pas français », expression attribuée à Napoléon devenue son slogan de campagne, a répété le candidat, qui a inséré dans son logo un rameau d’olivier (le sens du nom Zemmour en berbère) et qui a baptisé son nouveau parti Reconquête. Eric Zemmour a contesté être «fasciste », se disant «leseulà défendre la liberté de penser » ,ou « misogyne », rendant hommage à sa mère qui lui a « transmis un amour immodéré de la France ». Même récusation d’être «raciste » alors qu’il veut «défendre un héritage ».
Il s’est dit « prêt à prendre les manettes » du pays pour répondre à deux « craintes » qui « hantent les Français », « celle du grand déclassement et celle du grand remplacement avec l’islamisation de la France et l’immigration de masse ». Il a promis une «immigration zéro ».
900 jeunes du mouvement militant « Génération Z » étaient présents, selon son président Stanislas Rigault, qui a défendu en tribune une génération qui « refuse de plier son genou devant des moeurs étrangères ».
Eric Zemmour, qui avait calqué son calendrier sur le congrès des LR qui ont choisi samedi leur championne Valérie Pécresse, a lancé un appel aux « orphelins du RPR » et aux électeurs du RN « qui voient leurs idées végéter ». Il a aussi attaqué Emmanuel Macron et « ce système dont il est le porte-drapeau ».
Un dispositif de sécurité dense avait été déployé à Villepinte. Des tensions ont néanmoins éclaté à la mijournée entre des dizaines d’opposants à la venue d’éric Zemmour et les forces de l’ordre, devant la gare du RER. Quarante-six personnes ont été interpellées.
Discours « raciste »
À Paris, 2 200 manifestants selon la préfecture, 10 000 selon les organisateurs, se sont rassemblés dans le calme pour dénoncer le discours à leurs yeux « raciste » d’eric Zemmour.
Côté soutiens, le souverainiste Philippe de Villiers n’était pas présent hier, contrairement à l’ex-député conservateur Jean-frédéric Poisson, qui s’occupera des législatives. Laurence Trochu, présidente du Mouvement conservateur, le souverainiste Paul-marie Coûteaux, ancien porte-parole de Marine Le Pen, la figure des « gilets jaunes » Jacline Mouraud, Pierre-jean Chalençon, collectionneur, l’animateur de télévision Eric Naulleau ou encore le général Bertrand de la Chesnais, ex-tête de liste pour le RN à Carpentras (Vaucluse), avaient aussi fait le déplacement.