Du mouvement À droite !
Fini les embrassades ? La primaire LR, qui s’est déroulée sans accroc, est-elle en passe, à peine terminée, de dérailler ? Voici, à peine a-t-il regagné Nice, qu’eric Ciotti secoue la mécanique si délicatement mise au point par le président de LR Christian Jacob. Il devait simplement remercier ses soutiens dans sa permanence Quai des deux Emmanuel, près du Port de la ville, hier matin, mais il a mis à profit ses retrouvailles avec les siens pour juger que « le message lancé hier par Valérie Pécresse n’était pas le bon ». Propos d’autant plus surprenant que Valérie Pécresse, justement, avait prévu de partager avec lui, ce lundi matin, dans un des meilleurs restaurants niçois, son premier déjeuner de candidate. Qu’avait-elle dit la veille, à la télévision ? Rien qui puisse faire bondir Eric Ciotti : que celui-ci aurait dans sa campagne toute sa place, que tous les participants à la primaire, quoique représentant des sensibilités complémentaires, seraient autour d’elle. Elle avait ponctué ses propos d’une phrase : «Jene crois pas que les extrémistes aient la solution. La solution est à droite. »
Des propos jugés sans doute trop faibles par le député des Alpes-maritimes, qui a, dans la foulée, annoncé qu’il lançait son propre mouvement, À droite !, pour structurer « l’élan qui m’a porté à près de 40 % des suffrages au deuxième tour de ce congrès. » Dans l’état-major de Valérie Pécresse, on relativise les choses : qu’eric Ciotti crée un mouvement, rien d’inquiétant. C’est vrai que sa dynamique a marché tout au long du déroulement de la primaire. Mais aucun doute, dit-on, qu’il sera solidaire de Valérie Pécresse. Et cela se verra dès cet après-midi à Saint-martin-vésubie, où il sera aux côtés de la candidate LR.
Il reste que la décision d’eric Ciotti a de quoi interroger, inquiéter peut-être Valérie Pécresse, d’abord parce que, désormais, c’est à la candidate régulièrement investie de définir son programme et de l’annoncer aux Français. Les 40 % obtenus par Eric Ciotti au congrès ne font pas de lui le leader présidentiel. Que Valérie Pécresse arrondisse les angles ou qu’elle trouve d’autres mots, rien de plus naturel, d’autant que sur la sécurité et l’immigration, leurs positions sont aujourd’hui assez proches. Ensuite, parce que quelques heures seulement après le lancement de À droite !, Eric Zemmour, qui tenait à Villepinte son premier (impressionnant) meeting de campagne, s’est adressé publiquement à son «ami» Eric Ciotti en lui demandant de le rejoindre. Cet appel du pied relève de la simple tactique. Il permet néanmoins à Eric Ciotti, montrant qu’il est incontournable au sein de LR, d’exercer une pression continue sur Valérie Pécresse. Y aura-t-il une grande explication, cet aprèsmidi, dans l’arrière-pays niçois ? Ou, au contraire, une mise au point nécessaire ?
« Les 40 % obtenus par Eric Ciotti au congrès ne font pas de lui le leader présidentiel. »