Des élus et adhérents LR de Nice quittent le parti
Quinze proches de Christian Estrosi ont démissionné des Républicains sept mois après le maire de Nice. Sur fond de rivalité avec Eric Ciotti et de rapprochement avec Emmanuel Macron.
Nouvel épisode dans la guerre qui oppose Chritian Estrosi et Eric Ciotti. Nouvel épisode dans le rapprochement d’un certain nombre d’élus de droite azuréens avec Emmanuel Macron.
Quinze élus LR, membres de la majorité du maire de Nice Christian Estrosi, de la métropole ou du département des Alpes-maritimes, ont annoncé hier leur départ, « avant de se déshonorer », du parti « Les Républicains », dont ils contestent l’évolution sous l’influence d’eric Ciotti.
Parmi les partants figurent Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, et plusieurs conseillers municipaux et adjoints à Nice dont Pierre-paul Léonelli, vice-président de la Métropole Nice-côte-d’azur et élu régional. Ces deux élus avaient déjà annoncé leur départ sur Twitter, jeudi 2 décembre, peu après le résultat du premier tour de la primaire LR.
« Zémmourisation imposée par Eric Ciotti »
Joseph Segura, maire de Saint-laurent-du-var et conseiller départemental (proche de Bruno Le Maire) et son premier adjoint, Thomas Berettoni, également conseiller régional, ont aussi annoncé leur départ. Près de 250 adhérents LR niçois ont aussi annoncé quitter le parti. « On voit bien aujourd’hui que Valérie Pécresse », candidate des Républicains à la présidentielle, « est prise en otage par la zémmourisation imposée par Eric Ciotti » ,aaffirmé une proche des partants pour expliquer cette décision collective après la primaire interne qui a vu le député des Alpes-maritimes Eric Ciotti arriver en tête du premier tour et obtenir 39,05 % au second tour. Le maire de Nice et président de la métropole niçoise, Christian Estrosi, avait ouvert la voie le 6 mai en claquant la porte de LR, pendant la campagne des élections régionales. La présence d’élus macronistes sur la liste conduite par Renaud Muselier dans la Région Sud Provence-alpescôte d’azur avait provoqué de fortes dissensions au sein des Républicains.
Estrosi avec Edouard Philippe
Considéré comme « Macron-compatible », Christian Estrosi avait lancé son mouvement politique La France audacieuse, après l’élection d’emmanuel Macron, tout en restant membre de LR. Le 6 octobre dernier, il avait annoncé qu’il soutiendrait Emmanuel Macron s’il se représentait à l’élection présidentielle. Il y a quelques jours, le 1er décembre, il a rejoint Horizons, le mouvement fondé par Edouard Philippe. De son côté, Eric Ciotti avait déclaré le 5 septembre qu’il voterait pour Eric Zemmour en cas de duel entre celui-ci et le président sortant Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, une affirmation qu’il n’a pas réitéré ensuite. « Parce que nous sommes attachés aux valeurs gaullistes qui font que l’élection présidentielle est un moment de vérité et de rassemblement. Parce que nous n’avons jamais hésité à faire barrage à l’extrême droite quand l’occasion s’est présentée alors que certains pactisent ouvertement avec elle. Parce qu’il est inconcevable d’avoir le moindre mot de soutien en faveur d’eric Zemmour et d’appeler à voter pour lui », ont indiqué les élus niçois pour justifier leur départ.
« Parce que certains qui n’ont plus de Républicains que le nom, ont définitivement tourné le dos à leur histoire politique et à nos valeurs. Parce qu’en réalité, c’est notre parti qui nous a quittés depuis qu’il est dirigé par une faction. Parce que nous sommes de la droite républicaine et que parfois, la fidélité, c’est de s’en aller avant de se déshonorer », ont-ils ajouté.