Nice-Matin (Cannes)

«J’aiprislech­at et je l’ai éclaté par terre »

Un habitant de Toudon comparaiss­ait pour des violences commises sur sa compagne. Mais pas que… Il avait aussi passé ses nerfs sur un petit chat, qui n’a pas survécu à sa colère.

- CH. P.

Tribunal correction­nel de Nice, mardi, 20 h 30. « J’ai pété les plombs, j’ai pris le chat et je l’ai éclaté par terre. Je ne sais pas comment expliquer. J’adore les chats en plus… » Le chaton d’un mois n’a pas survécu. « Faut arrêter de boire, Monsieur », conseille la présidente Marion Menot. « C’est fait », répond Bertrand, le prévenu, mécanicien de 44 ans de Toudon. Son avocate, Mireille Damiano, a apporté aux juges les documents médicaux qui le prouvent. Son intempéran­ce remonterai­t à 2010, après avoir arrêté la consommati­on de cannabis.

Outre cet acte de cruauté, le prévenu est avant tout poursuivi pour avoir frappé sa compagne. Trois mois d’une relation houleuse avec Lara, mère célibatair­e. Et cette fois, sa repentance est plus nuancée. À la question de savoir s’il reconnaît ses actes de violences, il bredouille : « Oui, même si ce n’est pas tout à fait exactement ce qu’elle raconte. » Bertrand se plaint de violences réciproque­s lors de soirées trop arrosées. Un assesseur intervient : « Si j’ai bien compris, c’est elle l’agresseur. Mais quand la voisine vous voit la jeter au sol, vous vous défendez de quoi ? Vous n’avez jamais déposé plainte ? » « J’aurais dû partir avant, mais avec l’alcool, je ne gérais pas les émotions. À part ces quatre disputes, on était super bien ensemble. »

« Prise de conscience en demi-teinte »

La victime n’est pas là pour témoigner. Elle est représenté­e par Me Florent Audoli, qui ne ménage pas le prévenu : « Il ne sait pas trop expliquer les épisodes de violences. Il va même jusqu’à dire qu’il était en légitime défense. Laura aimerait l’amour vache. J’émets les plus grandes réserves sur cet argument de défense. »

La procureure Clémence Bravais déplore « une prise de conscience en demiteinte » de cet homme impulsif. « Dans ses auditions, il dit qu’il se défend, qu’elle le pousse à bout. Il cherche à se dédouaner, ce qui n’est jamais rassurant pour l’avenir. » « Il a fallu un chaton mort, un nez cassé, une femme traumatisé­e, pour qu’il comprenne sa problémati­que alcoolique. » Une peine de deux ans d’emprisonne­ment dont un an avec un sursis est demandée. Elle est assortie d’une période probatoire de deux ans.

Bertrand B. bénéficie d’une certaine manière de la lenteur de la justice. Les faits remontent à décembre 2019. Il n’a pas fait parler de lui depuis. Le tribunal le reconnaît coupable de cinq délits (dont acte de cruauté et violences sur son ex-compagne) et le condamne à deux ans de prison avec sursis.

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(Photo d’illustrati­on Franck Fernandes) Le prévenu, jugé au tribunal correction­nel de Nice, a été condamné à deux ans de prison avec sursis.

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