Nice-Matin (Cannes)

Sociétés bidons, usurpation d’identité... : un business florissant

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

● Bretagne : un réseau démantelé

Un réseau, soupçonné d’avoir obtenu frauduleus­ement des aides de l’état au titre du chômage partiel dans le cadre de la crise sanitaire, a été démantelé par la Juridictio­n interrégio­nale spécialisé­e (Jirs) de Rennes. Selon le procureur, ce réseau serait impliqué dans des escroqueri­es s’élevant

« à plus de 3 290 000 euros ». Démarrée en 2020, après des signalemen­ts de la Dirrecte (direction régionale du travail), l’enquête a conduit en début de semaine à l’interpella­tion, « principale­ment en région nantaise, de douze personnes, âgées de26à69ans».

« Quatre sociétés, pour l’obtention frauduleus­e de la somme totale de

516 417 euros d’escroqueri­es au chômage partiel », étaient mises en cause.

Les investigat­ions ont conduit à découvrir «une organisati­on structurée » impliquant de nombreuses sociétés domiciliée­s notamment à Rennes,

Laval, Paris et région parisienne, Nantes et Vannes. A leur tête se trouvaient des « gérants de paille » ou des personnes « ayant usurpé des identités ». Les investigat­ions ont en outre mis au jour un système, particuliè­rement opaque, ayant permis de dégager pour deux autres sociétés un montant de plus de

2,7 millions d’euros par le biais d’activités d’assurances et d’assistance qui n’avaient aucune légalité.

● Metz : ils achetaient Porsche et Ferrari

Cinq personnes ont été mises en examen et incarcérée­s à Metz pour avoir frauduleus­ement touché 800 000 euros d’allocation­s-chômage versées par l’état durant la pandémie. Lors des perquisiti­ons, dix voitures de luxe « estimées à

600 000 euros », dont une Ferrari valant 260 000 euros et plusieurs Porsche, ainsi que « 25 000 euros sur des comptes bancaires » ont été saisis. Le parquet de Metz avait ouvert une enquête en avril après un signalemen­t de la Direction régionale de l’économie. Les demandes venaient de deux entreprise­s mosellanes dans le secteur de la restaurati­on « pour les mêmes employés sur des périodes identiques ». Selon les enquêteurs, « un groupe d’individus avaient usurpé l’identité de plus de 98 sociétés pour collecter frauduleus­ement des fonds publics » puis «un réseau spécialisé dans le blanchimen­t » réinjectai­t les fonds détournés dans

« l’économie légale ».

Les suspects sont des « escrocs de haut vol », vivant en région parisienne et en Moselle, et dont l’un était « spécialisé en faux documents », d’après les forces de l’ordre.

● 4 ans de prison pour un Français en Belgique

Un entreprene­ur français a été condamné à quatre ans de prison ferme en Belgique pour avoir détourné jusqu’à deux millions d’euros d’aides publiques. L’individu, âgé de 46 ans, diplômé d’une grande école de commerce, avait créé 29 sociétés, des « coquilles vides » selon le parquet fédéral, et percevait l’argent sur différents comptes bancaires ouverts sous de fausses identités. Le montant de la fraude s’élève à deux millions d’euros, une somme que le fraudeur devra en partie rembourser via une saisie de biens. En décembre 2020, la police belge avait effectué une trentaine de perquisiti­ons, notamment dans la région de Charleroi, dans le sud du pays, dans le cadre d’une enquête menée en collaborat­ion avec les administra­tions de la Sécurité sociale et de l’assurance-chômage. Quinze personnes avaient ensuite été écrouées.

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