Nice-Matin (Cannes)

« Rien n’interdit de reconstrui­re » à l’endroit du drame de Sanary

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

Toutes les constructi­ons attenantes à l’immeuble où s’est produite l’explosion, sur le port de Sanary (Var), ont été démolies. Même la crêperie Le Roy d’ys, dont on ne savait pas il y a quelques jours encore si elle pourrait être sauvée, n’a finalement pas été épargnée par la pelle mécanique.

Malgré le peu de dégâts apparents, l’expert judiciaire a estimé que la structure avait été trop fragilisée par la déflagrati­on.

Hier matin, il ne restait presque plus rien de l’îlot, à l’exception d’un morceau de l’autre crêperie, Le Galion : selon nos informatio­ns, cette partie du restaurant abritait la cuisine et, surtout, une dernière gazinière que la police judiciaire, en charge de l’enquête, a souhaité récupérer, pour analyses. « Pour fermer toutes les portes », dans le jargon.

Tandis que l’émotion est encore vive et que les responsabi­lités dans ce drame qui a fait trois morts ne sont toujours pas établies, un bruit persistant circule dans Sanary : rien ne sera jamais reconstrui­t ici.

La rue Jaurès bientôt rendue aux piétons

Mais, pour l’heure, rien ne permet de l’affirmer, précise-t-on du côté de la mairie où, là aussi, on a entendu dire que l’endroit ferait l’objet d’un emplacemen­t réservé (1).

« Ce n’est absolument pas le cas » ,assure le service de l’urbanisme. Pas plus que ces bâtiments n’étaient soumis à la loi Littoral. Il n’y a guère que les terrasses des restaurant­s qui se trouvaient sur le domaine public. Pour le reste, l’emprise relève donc du privé.

Certes, cela dépendra de ce qu’il sera légalement possible de refaire – les règles d’urbanisme ayant évolué – mais rien, en l’occurrence, ne devrait empêcher de reconstrui­re sur cette parcelle. La ville fait également savoir qu’une partie de la rue Jean-jaurès sera rouverte à la circulatio­n piétonne « dans les prochains jours ». Quant aux riverains évacués par précaution après la catastroph­e et durant le chantier de démolition, ils ont tous pu réintégrer leur logement vendredi dernier. 1. L’emplacemen­t réservé est un outil mobilisabl­e par les plans locaux d’urbanisme (PLU), permettant à une collectivi­té d’anticiper l’acquisitio­n de foncier et, en attendant, d’en geler l’emprise foncière concernée pour pouvoir y réaliser à terme un projet précis.

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