« Rien n’interdit de reconstruire » à l’endroit du drame de Sanary
Toutes les constructions attenantes à l’immeuble où s’est produite l’explosion, sur le port de Sanary (Var), ont été démolies. Même la crêperie Le Roy d’ys, dont on ne savait pas il y a quelques jours encore si elle pourrait être sauvée, n’a finalement pas été épargnée par la pelle mécanique.
Malgré le peu de dégâts apparents, l’expert judiciaire a estimé que la structure avait été trop fragilisée par la déflagration.
Hier matin, il ne restait presque plus rien de l’îlot, à l’exception d’un morceau de l’autre crêperie, Le Galion : selon nos informations, cette partie du restaurant abritait la cuisine et, surtout, une dernière gazinière que la police judiciaire, en charge de l’enquête, a souhaité récupérer, pour analyses. « Pour fermer toutes les portes », dans le jargon.
Tandis que l’émotion est encore vive et que les responsabilités dans ce drame qui a fait trois morts ne sont toujours pas établies, un bruit persistant circule dans Sanary : rien ne sera jamais reconstruit ici.
La rue Jaurès bientôt rendue aux piétons
Mais, pour l’heure, rien ne permet de l’affirmer, précise-t-on du côté de la mairie où, là aussi, on a entendu dire que l’endroit ferait l’objet d’un emplacement réservé (1).
« Ce n’est absolument pas le cas » ,assure le service de l’urbanisme. Pas plus que ces bâtiments n’étaient soumis à la loi Littoral. Il n’y a guère que les terrasses des restaurants qui se trouvaient sur le domaine public. Pour le reste, l’emprise relève donc du privé.
Certes, cela dépendra de ce qu’il sera légalement possible de refaire – les règles d’urbanisme ayant évolué – mais rien, en l’occurrence, ne devrait empêcher de reconstruire sur cette parcelle. La ville fait également savoir qu’une partie de la rue Jean-jaurès sera rouverte à la circulation piétonne « dans les prochains jours ». Quant aux riverains évacués par précaution après la catastrophe et durant le chantier de démolition, ils ont tous pu réintégrer leur logement vendredi dernier. 1. L’emplacement réservé est un outil mobilisable par les plans locaux d’urbanisme (PLU), permettant à une collectivité d’anticiper l’acquisition de foncier et, en attendant, d’en geler l’emprise foncière concernée pour pouvoir y réaliser à terme un projet précis.