Molière : une bande dessinée pour souffler ses 400 bougies
En dédicace mercredi à Anthéa, en amont d’une représentation de l’avare, l’auteur Vincent Delmas et le dessinateur Sergio Gerasi évoquent le 1er tome de cette BD qui sortira le 19 janvier.
Pour les 400 ans fictifs de Molière, les éditions Glénat souhaitaient marquer le coup. Elles ont donc fait appel à Vincent Delmas, au scénario, et à Sergio Gerasi, aux dessins, pour scénariser et illustrer une bande dessinée dédiée au plus célèbre des dramaturges français. Venu en dédicace à Anthéa à l’initiative de la librairie Dernier Rempart, en amont d’une représentation de l’avare, le binôme en dit davantage avant la sortie du premier tome, le 19 janvier prochain.
Comment vous êtes-vous retrouvé sur ce projet ?
C’est parti d’une discussion avec mon éditeur. On voulait continuer à travailler ensemble et on échangeait sur des sujets à développer. Parmi ces sujets évoqués, il y avait Molière, qui aurait eu 400 ans en 2022. J’ai commencé à me documenter sur le personnage. Et comme j’avais déjà travaillé sur des personnages historiques, j’ai vite compris que ce serait passionnant.
Concrètement, sur quelle période de sa vie vous êtes-vous penché ?
Je me suis concentré sur les 10-12 dernières années de sa vie pour deux raisons. On connaît mal ses premières années. Et j’ai aussi remarqué que les thématiques qui innervent sa vie se concentrent sur les dernières années. Son rapport aux femmes et la place étonnamment grande qu’il leur laisse dans le théâtre du
XVIIE siècle par exemple, que l’on a traité dans l’acte 1. Il y a aussi le scandale qu’a suscité Tartuffe ou son décès et les conséquences sur son oeuvre et sa postérité.
Il y a forcément une part de romance…
Je ne me suis appuyé sur des faits admis par des historiens. Ce que l’on sait de Molière s’appuie sur des documents officiels. Des documents de mariage, des contrats, des actes notariés… Après, son intimité, on ne la connaît pas ou très peu. L’intérêt, pour moi, c’était qu’il y avait beaucoup de trous à combler. Et j’ai fait une interprétation de
Molière intime. Je ne m’appuie que sur des choses vérifiées. Mais dès que l’on entre dans sa chambre ou son salon, c’est le travail du scénariste de proposer quelque chose de vraisemblable, de cohérent avec ce que l’on sait de lui. J’ai attribué des traits de caractère à ses femmes mais on ne les connaît pas.
C’est aussi ce qui fait le charme de l’exercice ?
La bande dessinée permet ça particulièrement. Mais comme j’ai travaillé sur une collection historique, j’ai l’habitude de me baser sur des choses très solides. Et je prends plaisir à meubler quand c’est possible.