Nice-Matin (Cannes)

L’écotable dressée à la Villa Archange du Cannet

Le restaurant gastronomi­que de Bruno Oger, est désormais labellisé deux écotables qui la distingue pour ses pratiques écorespons­ables. Du bio du bon, et la chasse au gaspillage !

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

On peut en mettre plein les mirettes dans les assiettes et se montrer soucieux de la planète. À la Villa Archange, il y avait déjà les deux étoiles Michelin, pour briller au firmament de la gastronomi­e française. L’établissem­ent culinaire continue de déployer ses ailes d’excellence au Cannet, avec l’obtention de deux écotables, un label qui récompense les pratiques inscrites dans le développem­ent durable.

« On s’est toujours situé dans cette démarche, en s’adressant au petit producteur local, à la recherche du meilleur produit, avec le label rouge et des produits bios, mais c’est une évidence sur laquelle on ne communiqua­it jamais, commente le chef Bruno Oger. Pendant le confinemen­t, on a suivi une formation sur les gestes écodurable­s, et on a décidé d’aller encore plus loin. »

La note de (bonnes) intentions s’affiche désormais sur la carte, d’une écriture déliée et stylée, avec ce préambule : « Notre planète, et ce qu’elle nous offre, tient une place importante dans notre Maison...»

Des paroles, de belles phrases, mais aussi des actes qui donnent corps à cette philosophi­e, comme un assaisonne­ment donne du relief à un produit. À la Bastide, du bistrot des anges à la Villa Archange, dans un écrin insoupçonn­é de l’extérieur, le bon goût se marie avec ce respect de l’environnem­ent. Côté fourneaux, des ajustement­s : « Pour les ovoproduit­s (N.D.L.R. : dérivés des oeufs), on s’est rendu compte que tout ce qui n’est pas bio vient forcément de batterie, alors on a opté exclusivem­ent pour le bio, souligne le chef pâtissier Maxime Simonot. Pareil pour le chocolat, avec la manufactur­e Duplanteur à Grasse qui a conçu une couverture spécialeme­nt pour nous, selon nos souhaits. »

Plus belles poubelles

Même exigence pour le poisson de ligne (turbot et loup en ce moment), la viande labellisée, le beurre fermier de Bretagne, jusqu’aux petites herbes bios produites en petite quantité sur une colline du Sud-ouest par une ingénieure reconverti­e. Produits, fournisseu­rs triés sur le volet. Mais l’écorespons­abilité est aussi, voire surtout, une question de pratiques qui débordent de l’assiette. Éclairage tout en led, détecteur en chambre froide pour un allumage qu’en porte ouverte… «On était extrêmemen­t embêtés avec nos poubelles et tous ces emballages polystyrèn­e ou cartons qui s’entassaien­t, relève aussi Bruno Oger. Alors on a mis en place un système de caisses plastiques, qui fonctionne comme une consigne, que l’on reçoit pleines et que l’on rend vides. Certains fournisseu­rs étaient un peu réticents s au départ, mais on n’a rien lâché ! » Quant aux déchets végétaux, une machine permet désormais de les traiter pour convertir 100 kg en 10 kg de terreau, qui reviendron­t nourrir les terres maraîchère­s de Jean- Charles Orso. Une démarche globale à laquelle le guide Michelin pourrait être sensible, à l’heure de décerner ses étoles. Même si ce n’était pas l’objectif.

« De même, je ne sais pas si ces écotables nous amèneront davantage de clients, mais qu’importe, nous avons la satisfacti­on de travailler avec cet état d’esprit, et nous avons notre conscience pour nous. »

 ?? (Photos A. Carini) ?? Bruno Oger et Maxime, fiers de leurs produits comme de leur philosophi­e.
(Photos A. Carini) Bruno Oger et Maxime, fiers de leurs produits comme de leur philosophi­e.

Newspapers in French

Newspapers from France