Un record attendu pour une peinture iconique de Magritte
Estimé à 60 millions de dollars, l’un des énigmatiques tableaux de la série « L’empire des lumières » de René Magritte pourrait atteindre un montant sans précédent en mars à Londres
Il s’agit de l’un des plus célèbres tableaux de René Magritte (18981967). « L’empire des lumières » sera l’oeuvre phare d’une vente aux enchères de Sotheby’s à Londres le 2 mars prochain. Il pourrait atteindre un montant jamais égalé pour une toile du peintre surréaliste belge : 60 millions de dollars (près de 53 millions d’euros), soit le double de l’actuel record détenu par « Le principe du plaisir », adjugé 27 millions de dollars chez Sotheby’s en novembre 2018. Daté de 1961, « L’empire des lumières » a été peint pour la baronne Anne-marie Gillion Crowet, fille de Pierre Crowet, mécène de Magritte, et muse et proche amie de l’artiste et de son épouse. L’oeuvre était depuis restée au sein de la famille Crowet. Cette peinture de 114,5 cm sur 146 cm fait partie d’une série éponyme de 17 toiles, démarrée par Magritte en 1948 et poursuivie jusque dans les années 60. « C’est la seule véritable tentative de Magritte de créer une ‘série’au sein de son oeuvre. Les oeuvres ont évolué au fil du temps mais ont continué à se parler, tout comme les nuits étoilées de Vincent van Gogh et les nymphéas de Claude Monet », raconte Helena Newman, présidente de Sotheby’s Europe, directrice mondiale Art Impressionniste et Moderne. Différents exemplaires de la série sont actuellement exposés dans de célèbres musées à travers le monde, comme le
Museum of Modern Art de New-york, les Musées royaux des Beaux-arts de Belgique à Bruxelles, la Collection Peggy Guggenheim à Venise, ou encore la Menil Collection à Houston aux Etats-unis. Dans un superbe paradoxe onirique, le tableau présente une maison de nuit éclairée par un simple lampadaire, avec un ciel de jour. La demeure est située près du parc Josaphat à Bruxelles, non loin de là où vivait Magritte dans les années 1950. « Chef-d’oeuvre de l’art du XXE siècle, L’empire des lumières réunit les deux éléments les plus fondamentaux de la vie quotidienne – ceux du jour et de la nuit. Avec son échelle impressionnante, la peinture cinématographique entraîne le spectateur dans l’univers intemporel de Magritte », confie Helena Newman. Très attendue sur le marché de l’art, la charismatique toile devrait attirer les plus grands collectionneurs privés et acheteurs institutionnels internationaux.