Nice-Matin (Cannes)

Le biathlon donne le ton

Des retourneme­nts de situation et un sprint final somptueux : le relais mixte de biathlon a tenu toutes ses promesses hier avec à la clef une médaille d’argent pour les Français.

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En arrivant en Chine avec le titre olympique du relais mixte des JO2018 dans leurs bagages, les Français visaient forcément l’or, mais avec le scénario proposé à Zhangjiako­u, à 180 kilomètres au nordouest de la capitale chinoise, et plus encore avec les conditions de vent dantesques, ils se contentero­nt de la médaille d’argent, conquise de haute lutte.

Après le premier relais d’anaïs Chevalier-bouchet, la partie était très mal engagée : si le tir couché de la Française s’est plutôt bien déroulé (une « pioche » ou recharge, autorisée en relais au nombre de trois par tir), elle a dû faire un tour sur l’anneau de pénalité après ses quatre « pioches » sur le tir debout.

Ce n’était toutefois que le début des montagnes russes émotionnel­les que l’équipe de France a vécu pendant une bonne heure sur le site de nordique, véritable réfrigérat­eur à ciel ouvert (-13 degrés), aux pieds du tremplin de saut à skis. Car avec des conditions aussi aléatoires sur le pas de tir, tout a été constammen­t remis en question. La Norvège en tête lors du premier passage de relais, a pu le constater avec Tiril Eckhoff en échec derrière sa carabine. Julia Simon a pu réaliser une exceptionn­elle remontée grâce à un passage sur le pas de tir maîtrisé et lancer Emilien Jacquelin en tête.

La force du collectif

Sûr de son tir sur les huit premières balles lâchées (cinq couché, puis trois debout), la mécanique de Jacquelin s’est ensuite enrayée. Résultat : cinq fautes, deux tours de pénalités et un mano à mano avec la Russie, sous drapeau neutre, la Norvège, la Suède et les Etats-unis.

Pour Quentin Fillon Maillet, N°1 mondial et dernier relayeur, le match à cinq s’est transformé en match à trois après le tir debout. Dans le sprint final, il s’est montré impuissant face à Johannes Boe, mais a sauvé l’argent face à Eduard Latypov. Comme un clin d’oeil de l’histoire, alors que la France avait quitté il y a six mois les anneaux olympiques de Tokyo avec ses équipes en or (handball hommes et femmes, volley hommes), en argent (basket messieurs) et en bronze (basket dames), c’est la force du collectif qui lance l’aventure olympique chinoise hivernale, où les Bleus visent une quinzaine de médailles.

Les biathlètes français, orphelins de leur star Martin Fourcade, retraité depuis maintenant deux hivers, abordent ces JO-2022 en position de réaliser une véritable razzia, avec un match très attendu, tant chez les hommes que chez les femmes, avec la Norvège, l’autre nation dominante de la discipline.

Le record de six médailles des Jeux de Vancouver en 2010 semble plus que jamais accessible.

Les prochains rendez sur les individuel­les féminine (15 km, demain) et masculine (20 km, mardi), donneront des indicateur­s sur leurs capacités à s’adapter aux conditions et à aller chercher ce record.

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Si l’ogre norvégien Johannes Boe fut intouchabl­e lors de ce sprint haletant, Quentin Fillon-maillet a arraché l’argent, une première médaille française qu’il partage avec Anaïs Chevalier-bouchet, Julia Simon et Emilien Jacquelin.
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