Nice-Matin (Cannes)

ÉTAPE À NICE) Bonnet dans les temps

Vainqueur tranquille, du 200m NL, la nageuse passée chez Philippe Lucas s’estime satisfaite de son week-end, même si elle mesure tout le chemin qu’il lui reste encore à parcourir.

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr Séries à partir de 10 heures (ouverture des portes à 8h15). Finales à partir de 17 heures (50m NL messieurs, 50m dos dames, 800m NL messieurs, 400m NL dames, 100m papillon messieurs, 200m dos messieurs, 200m papillon d

Le temps file. Vite. Trop vite, le plus souvent. Mais n’attend jamais personne ! Suspend rarement son vol ! Alors, parce qu’elle ne veut ni décevoir, ni s’encombrer de souvenirs trop amers quand l’heure aura sonné, elle a choisi, pour donner « un nouvel élan à (sa) carrière », de sortir de sa zone de confort. De quitter ce douillet cocon, qu’en 11 ans, elle s’était tissé du côté de L’ONN, pour rejoindre Martigues et un certain Philippe Lucas. « Partir d’ici, où j’ai ma famille et mes amis, a été une décision réellement très difficile à prendre. Mais voilà, j’avais besoin d’un changement radical. C’était soit j’arrêtais, soit je partais avec Philippe, et j’ai décidé de ne pas avoir de regrets. Nouveau coach, nouvelles structures et nouveau type d’entraîneme­nt : ça n’a désormais plus rien à voir avec ce que je faisais avant. Le temps d’adaptation est peut-être un peu plus long, mais il faut que le corps s’habitue, d’autant que j’ai perdu pas mal de poids. Je n’ai repris que mi-octobre, après deux mois et demi d’arrêt, et je sens déjà que ça évolue dans le bon sens. »

Adieu la routine

Charlotte Bonnet n’est donc pas mécontente de son week-end de reprise, à Nice. Dit même avoir renoué avec quelques sensations intéressan­tes, dans ce bassin dont elle connaît chaque ligne d’eau par coeur, évidemment. « C’est plutôt bon signe, même si on n’était pas là pour faire des temps extraordin­aires. Mais par rapport à ce que je travaille à l’entraîneme­nt, des choses commencent doucement à se mettre en place. »

Mais le diable se cachant souvent dans les détails, c’est sûrement l’invisible qu’il faut sonder, pour mieux cerner les signes du changement, chez une jeune femme qui fêtera ses 27 ans dans quelques jours. Et qui semble être désormais dans une approche un peu différente de la compétitio­n, le stress prenant visiblemen­t moins de place qu’auparavant. Évolution ou vraie rupture ? «Jenesaispa­s si on peut dire ça, comme ça. En fait, j’avais plus besoin de quelque chose de nouveau, pour m’extirper d’un environnem­ent que je connaissai­s par coeur. Et pour sortir d’une forme de routine qui s’était installée avec Fabrice (Pellerin), et qui n’était pas forcément bonne, ni pour lui, ni pour moi… »

Rome en tête

Pour celle qui fut très tôt biberonnée à l’excellence (médaillée olympique à Londres, à seulement 17 ans), l’objectif, désormais, se cristallis­e autour des championna­ts d’europe, programmés en août prochain à Rome. « Qu’il n’y ait pas de championna­ts du monde cette année (La FINA a décidé, en début de semaine, d’à nouveau les reporter à 2023, Ndlr), c’est peut-être finalement un mal pour un bien. Parce que ça va me laisser plus de temps pour continuer à travailler, et ainsi espérer être vraiment performant­e pour tenter d’aller récupérer mon titre en Italie…

»

Une nouvelle Charlotte Bonnet serait-elle née ? En tout cas, on la sent « désenkysté­e » de ce surplus de pression, qui lui a bien souvent joué des tours par le passé. Mais la nageuse a surtout retrouvé l’envie, malgré cette « boule au ventre » qu’elle a toujours, dit-elle, lorsqu’elle grimpe sur le plot. L’envie, aux côtés d’un Philippe Lucas qu’elle apprécie de voir « toujours direct ». « Il me dit quand ça va, mais aussi quand ça ne va pas ». L’homme a su aussi, à l’évidence, lui offrir l’opportunit­é de se recentrer sur l’essentiel, de savoir « pour qui », et surtout « pour quoi » elle enchaînait les longueurs chaque jour. Un atout supplément­aire, qui peut et doit compter, si elle veut revivre cet été, de l’autre côté des Alpes, une consécrati­on continenta­le qu’elle a déjà connue à Glasgow, en 2018. Etre à nouveau à l’apogée, avant de boucler l’écriture de l’ultime chapitre de sa carrière, sur ces Jeux olympiques de Paris qui hantent déjà ses rêves…

Aujourd’hui, piscine Jean-bouin

LES PODIUMS

1. Yohann Ndoye-brouard (Annecy) 25’’03

2. Mark Nikolaev (Russie) 25’’20

3. Robert-andreï Glinta 25’’29

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(Photos Dylan Meiffret) Charlotte Bonnet a pris un nouveau départ...

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