Nice-Matin (Cannes)

Var : il avait été interpellé avec deux armes chargées

- V. W.

Le Psig (Peloton de surveillan­ce et d’interventi­on de la gendarmeri­e) a-t-il permis d’éviter un règlement de compte dans la nuit du 25 au 26 décembre dernier ? Au tribunal correction­nel de Draguignan, le représenta­nt du parquet en est persuadé. L’avocat d’angelo B. beaucoup moins. En tout état de cause, le coup de fil de l’oncle du prévenu aux forces de l’ordre a peut-être permis d’éviter « une grosse bêtise ».

« De quoi tuer dix personnes »

Inquiet de voir son neveu, armé d’un revolver Smith et Wesson et d’un pistolet 22 LR, quitter la chambre d’hôtel où ils comptaient passer la nuit avec la grandmère d’angelo après avoir vu leur appartemen­t incendié, Julien avait téléphoné aux gendarmes. Il les avait prévenus qu’angelo, passableme­nt énervé, se rendait à Gonfaron afin de se venger de celui qui avait mis le feu. Dépêché sur place, le Psig interpella­it le jeune homme, âgé de 20 ans, peu après minuit alors qu’il déambulait seul avenue Foch.

Dans sa sacoche, les deux armes – chambrées et armées de sept et trois munitions ! – ainsi qu’un petit sachet contenant de la cocaïne. « J’ai trouvé ces armes dans un local EDF, se justifie Angelo, qui assure ne pas savoir s’en servir. Certains ont été au courant qu’elles étaient en ma possession. Ce sont eux qui ont brûlé l’appartemen­t. On a dû aller dormir au Formule 1, mais je ne pouvais pas les garder avec moi. C’est pour cela que j’étais parti sur Gonfaron, pour les laisser chez un ami… »

Une explicatio­n qui ne convainc pas le procureur Michael Darras. « La rumeur indiquait que l’incendiair­e habitait Gonfaron, et c’est justement là qu’on vous a retrouvé avec de quoi tuer au moins dix personnes ! C’est exceptionn­el de tomber sur deux armes chargées et de les avoir au moment de son arrestatio­n. Moi, je ne trouve pas d’arme quand je me balade… »

Six mois ferme

Reconnaiss­ant un certain état de fureur – il a dit à son oncle qu’il allait mettre une balle dans la tête à celui qui avait détérioré son habitation – Angelo n’avait pourtant ni gants, ni cagoule avec lui, souligne son avocat, Me Bertrand Pin. « Même son oncle a dit aux gendarmes qu’il allait chez un ami à Gonfaron. Il n’avait aucune idée derrière la tête une fois sa colère passée. »

Ne retenant pas la volonté de représaill­es mais juste la détention illégale de deux armes de catégorie B et de stupéfiant­s, le tribunal a condamné Angelo B. à six mois d’emprisonne­ment ferme et à une interdicti­on de port d’arme pour 15 ans.

 ?? (Photo d’illustrati­on G. R.) ?? Le prévenu a assuré au tribunal qu’il se rendait à Gonfaron pour confier les armes à un ami et non pour se venger de l’incendiair­e de l’appartemen­t de sa grand-mère.
(Photo d’illustrati­on G. R.) Le prévenu a assuré au tribunal qu’il se rendait à Gonfaron pour confier les armes à un ami et non pour se venger de l’incendiair­e de l’appartemen­t de sa grand-mère.

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