« Les sols amortissants des aires de jeux ne sont pas un risque sanitaire »
Boum, patatras, aïe. Chaque jour, ils encaissent les chocs. Petits genoux, popotins dodus, coudes maladroits : tout y passe ! Amis des petits casse-cou, les sols des aires de jeux permettent de rentrer avec moins de bobos à la maison. Une propriété amortissante qui, pour Michèle Muratore, ne serait pas si salutaire que ça...
Lors du dernier conseil municipal d’antibes, l’élue La gauche solidaire, écologique et démocratique a fait part de son inquiétude : «Les sols en pneus recyclés présentent un risque cancérigène, certes faibles, mais... c’est l’anses (1) qui le dit. Ils ne devraient pas être utilisés pour des aires de jeux pour enfants. [...] Pourtant, ils ont été utilisés pour l’aire de la place de la poste et maintenant pour le jardin Delaunay. »
En plus du volet sanitaire, le volet écologique se voit également touché par le sujet. Notamment via des « transferts de substances chimiques, zinc, phénols, vers le milieu et les systèmes de drainage des eaux de pluie » par les granulats valorisés : « Est-ce que les risques environnementaux ont été évalués ? »
« Si on touche une route on peut avoir un cancer »
Devant la préoccupation de l’opposante, le maire Jean Leonetti rassure : « Il faut savoir que les produits utilisés sont tous recyclés et recyclables. S’il y avait le moindre risque évalué sur le plan national ou international, nous bannirons ces matériaux. »
Réalisant un parallèle, le premier magistrat lance : « Aujourd’hui, le produit cancérigène dont on est certain, c’est le goudron. Et il recouvre l’ensemble de nos routes. On peut aussi parler de la possibilité de se questionner sur tous les produits contenant du caoutchouc. Je rappelle qu’une forte dose avec un contact répété peut entraîner des dégâts. »
Autre point clé : le cadre. « Vous connaissez les normes françaises qui sont restrictives. L’appel d’offres qui concerne le jardin Delaunay se fait avec les normes européennes, également très restrictives. » Considérant que le risque zéro n’existe pas, le maire poursuit : « Absolument tous les produits peuvent avoir des risques. À ce jour, aucun produit ne garantit la même sécurité sur les traumatismes des chutes. On peut toujours essayer de se faire peur en se disant que si l’on touche une route on peut avoir un cancer... Je peux vous citer l’alcool aussi, pourtant on en utilise tous de manière répétée et intensive sur nos mains. » Bref, il appelle à raison garder : « Ayons confiance en ces mesures. »
1. Note datant du 29 août 2018. Brièvement, l’agence résume sa conclusion par : « Les études existantes concluent à un risque peu préoccupant pour la santé et évoquent des risques potentiels pour l’environnement. »