Poids lourds à Spéracèdes : casse-tête insoluble ?
Le transit des 19 tonnes et plus dans le village, sur la RD13, inquiète une partie des riverains, rassemblés en collectif. Leur objectif : aider à trouver des solutions. Mais existent-elles ?
Circulation à Spéracèdes, acte II. En septembre dernier, une réunion publique était organisée, à l’initiative de l’aspic, pour évoquer les problèmes liés aux flux de véhicules au coeur du village. En particulier chemin du Claux d’entoures, rue Belletrud et ses traverses [notre édition du 7 octobre].
Diverses propositions en sont ressorties, qui devaient être présentées par Florence Pintus, membre de l’association et élue d’opposition, au conseil municipal. Ainsi que la création d’un comité consultatif. Sans succès, visiblement. « On est au point mort, confie-telle. Une barrière a été installée à l’entrée de Belletrud aux heures d’ouverture et fermeture de l’école. On aimerait être plus ambitieux que ça. Disons-le : ça a été un échec. Mais, comme on nous sort par la porte, on revient par la fenêtre... »
Journée de comptage le jeudi 3 mars
D’où l’acte II, qui vient élargir la problématique : Spéracèdes au coeur du territoire. En effet, la commune, plus spécifiquement le rondpoint de la Croix, est au croisement entre les RD11 et RD13. «Un axe où la circulation augmente à une vitesse effrénée. »
Dans le viseur, les poids lourds qui cheminent depuis et vers le parc d’activités des Hauts de Grasse (ex La Festre) à Saint-cézaire. Un site « qui prend de l’ampleur. Mais quels aménagements routiers pour cela ? questionne-t-elle. La seule route où passent les 19 tonnes et plus, c’est à Spéracèdes [par la RD13] avec des semi-remorques dans le village. Qui transportent parfois des matières dangereuses, liés à l’industrie de la parfumerie. Avec tout ce que ça comporte de dangers pour les piétons. Les décideurs doivent y réfléchir. » Pour donner du corps à la démarche, le collectif Via a été créé fin 2021 pour cartographier accidents et zones à risques. Ainsi, une journée de comptage des véhicules se tiendra, sur cinq secteurs (1) en simultanée, le jeudi 3 mars. « À l’issue de laquelle nous établirons un diagnostic sur les incohérences, les risques et autres. En espérant donner de la matière à la mairie pour que l’agglomération ou le Département prévoie des aménagements. »
Quid d’une zone de transit en aval ?
Après avoir récemment écrit au président Charles-ange Ginésy – le Département développant un plan mobilité à l’horizon 2028 – Florence Pintus l’assure : « Le collectif Via n’est pas en opposition au maire [Jean-marc Macario] .Au contraire, on veut que ce soit un soutien, pour qu’il puisse dire devant les instances : j’ai la population avec moi. »
Elle rappelle que cette problématique de la circulation « était un engagement de campagne, du maire comme de moi-même [elle a été devancée au second tour]. En plus, il y a une volonté citoyenne de traiter ce sujet : il faut le faire avant l’accident. »
En attendant, elle avance l’ébauche d’une solution : « On pourrait réfléchir à une zone de transit, plus bas dans la plaine. Pour charger les matériaux dans des camions plus petits. Ça générerait plus de trafic mais sûrement moins de danger. Ça ne paraît pas infaisable. » Trouver des solutions, pour composer au mieux avec une situation qu’elle juge « aberrante » à l’origine : « Construire une zone industrielle à Saint-cézaire, c’était une hérésie. Ou alors, il aurait fallu penser en amont à sa desserte. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas sacrifier Spéracèdes...»
1. Boulevard Sauvy et petit jardin ; carrefour ferronnerie ; Bourboutel ; La Navette et La Madonette.