Nice-Matin (Cannes)

LIGUE 1 (AS MONACO) / APRÈS LA VICTOIRE CONTRE LYON (2-0) L’espoir demeure

Tombeuse de L’OL au terme d’un match maîtrisé et abouti collective­ment, L’ASM peut toujours rêver d’une qualificat­ion pour la prochaine Ligue des champions.

- CHRISTOPHE­R ROUX

Monaco est toujours en vie dans la course à l’europe. Tel un cycliste piégé par une bordure dans une étape venteuse du Tour de France, il s’accroche pour garder à l’horizon l’échappée et ses hommes forts. Ce matin, bien installés sur le podium, les gros bras marseillai­s et niçois roulent à distance, avec leurs sept et six longueurs d’avance, mais le champ des possibles reste ouvert vu le niveau de L’ASM face aux Gones. Les Monégasque­s retranscri­vent de mieux en mieux les consignes données par Philippe Clement.

Et le Belge semble avoir trouvé son système (4-1-4-1). Dans cette configurat­ion, il faudra toujours surveiller l’équilibre de l’équipe, mais ses garçons pressent haut et multiplien­t combinaiso­ns et permutatio­ns. Ce ballet, infernal, finit par asphyxier et déboussole­r l’adversaire. Et si ce dernier se découvre un peu trop, les espaces dans son dos sont dévorés goulûment.

« On n’a pas su contrer leurs attaques », a résumé sommaireme­nt le capitaine lyonnais Léo Dubois, dans des propos masquant l’enfer qu’il venait de traverser. Samedi, Volland,

Gelson et les siens ont évolué en haute altitude face aux Gones.

Diop, Gelson ou Jean Lucas ont généré panique et chaos. Quand Ben Yedder a été buteur et passeur. C’est simple, offensivem­ent, personne n’a déçu. « En début de saison, on a toujours eu du mal avec les gros, les équipes du Top 5. Il était important de montrer qu’on peut s’imposer contre eux, soutenait Diop samedi.

On regarde le classement, on n’est pas aveugles. C’est une grosse satisfacti­on, une soirée parfaite parce qu’on n’a pas pris de but. »

Clement : « Je vois des choses de plus en plus belles »

Son entraîneur Philippe Clement était tout aussi heureux.

Mais le Belge manie trop bien la langue de bois depuis son arrivée. Il ne s’écarte jamais de son discours policé. Surtout pas à quelques heures d’un quart de Coupe de France contre Amiens, 14e de L2, dans lequel L’ASM fait figure d’épouvantai­l. Il entend garder tout le monde en éveil pour s’éviter un gadin fâcheux. « Je ne veux pas voir de joueurs trop contents et qui ne seraient pas prêts contre Amiens », a insisté le Flamand. Face aux Gones, il est ressorti avec beaucoup d’enseigneme­nts positifs.

Il a apprécié la capacité de son équipe à prendre le jeu à son compte dans le premier acte, puis les efforts collectifs de la seconde période. Dans un bloc bas, ses hommes ont fait corps et n’ont quasiment rien concédé à des Rhodaniens qui avaient pourtant fait entrer Faivre et Ndombélé au repos. « Je suis content de la progressio­n. De semaine en semaine, je vois des choses de plus en plus belles », a encouragé l’ex du Club Bruges, pleinement satisfait de voir son équipe punir l’adversaire dès la première demi-heure, comme il aimait déjà le faire en Belgique.

« Plus vous avez de qualité dans le vestiaire, plus les choses se mettent rapidement en place. Mais nos progrès ne vont pas plus vite que ce que j’imaginais. Je suis perfection­niste », s’est empressé d’ajouter Clement, qui avait fait plancher ses joueurs sur les deux systèmes lyonnais, basés sur une défense à trois ou à quatre. Le Belge garde tout le monde sous pression. Il sait que le moindre gravillon pourrait coûter cher dans le final.

Peu de cyclistes sortent indemnes des bordures et de leur course contre-la-montre. Monaco reste en sursis et rattraper le temps perdu nécessite un sans-faute. Rien d’autre.

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(Photos Jean-françois Ottonello)
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