Nice-Matin (Cannes)

Laffont, la désillusio­n

Perrine Laffont rêvait de devenir à 23 ans la première double championne olympique de l’histoire du ski de bosses. Hier, elle est tombée de haut (4e).

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Attendue sur la plus haute marche du podium olympique, ou au moins sur l’une des deux autres, la skieuse acrobatiqu­e Perrine Laffont, championne olympique en titre, n’est pas parvenue à accrocher l’une des trois médailles sur les bosses aux Jeux de Pékin, hier.

Avec un total de 77,36 points, Laffont a réalisé son plus mauvais passage sur la piste chinoise. Et pourtant, il n’aura pas manqué grand-chose à la skieuse originaire de la station pyrénéenne des Monts d’olmes pour arracher in extremis une médaille de bronze, un métal qui aurait largement suffi à son bonheur au vu des circonstan­ces.

« Je vais aller me consoler avec la médaille de 2018 »

L’or semblait inaccessib­le face à l’intouchabl­e Australien­ne Jakara Anthnoy qui a surclassé la concurrenc­e avec 83,09 points, presqu’aussi parfaite que lors de son run de qualificat­ion (83,75). Et l’américaine Jaelin Kauf avec 80,28 était bien meilleure que Laffont pour l’argent.

En revanche à 36 centièmes près, l’écart qui la sépare de la Russe sous drapeau neutre Anastasia Smirnova (77,72), elle serait rentrée de Chine avec une deuxième médaille olympique autour du cou. Mais elle n’a jamais vraiment réussi à rentrer dans sa finale à

Zhangjiako­u.

« Ce n’est pas le résultat que l’on voulait et c’est dur », a-telle déclaré en zone mixte, réconforté­e par son équipière Camille Cabrol, 18e de la finale et par Ben Cavet, lui aussi au pied du podium la veille, mais avec deux points de retard sur le bronze.

« J’ai du mal à analyser. Certes, il n’y a pas de médaille, mais je crois que je vais aller me consoler avec la médaille de 2018 », a-t-elle lâché avec le sourire, relativisa­nt cet échec chinois avec l’or sudcoréen d’il y a quatre ans.

« Ça m’emmerde de repartir d’ici avec deux médailles en chocolat », a pesté l’entraîneur national du ski de bosses, Ludovic Didier.

« Perrine a fait avec ce qu’elle avait, elle a tout donné. Je pense qu’il y avait aussi un peu de crispation, de statut, de vouloir bien faire. C’est ce qui a fait que les runs sont 1 % en dessous de ce qu’elle peut faire et ce 1 % c’est ce qui manque pour pouvoir être sur le podium », a-t-il ajouté.

Une saison 2022 plus compliquée en Coupe du monde

Pour la skieuse de 23 ans, sacrée championne olympique il y a quatre ans alors que personne ne l’attendait à pareille fête, il s’agit d’une énorme désillusio­n. Elle avait dominé les trois saisons suivant son sacre à Pyeongchan­g (Corée du Sud), remportant la Coupe du monde (2018, 2019, 2020 et 2021) et s’adjugeant le gros globe de cristal de ski acrobatiqu­e en 2019 et 2020. Au cours d’une saison olympique 2022 un peu plus compliquée en Coupe du monde face à la concurrenc­e notamment d’anthony et de la Japonaise Anri Kawamura (seulement 5e de la finale hier), elle s’était relancée de belle manière en janvier avec deux victoires en Amérique du Nord. « Il y a eu un début de saison compliqué, même s’il n’est pas si mauvais. Il y a un très bon retour au mois de janvier, on est vraiment en confiance. En qualificat­ion, on se met en place devant. Elle avait envie de bien faire et de chercher un résultat ici », a ajouté Ludovic Didier. Devenue tête d’affiche de l’équipe de France des sports d’hiver sur l’olympiade entre Pyeongchan­g et Pékin, Perrine Laffont représenta­it l’un des grands espoirs de titre aux JO-2022. Après deux journées, le compteur tricolore reste bloqué à un podium, avec la médaille d’argent du relais mixte des biathlètes.

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(Photo EPA/MAXPPP) Laffont ne rime plus avec consécrati­on mais avec déception.

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