Nice-Matin (Cannes)

Golf La Grande Bastide : nouvelle partie judiciaire...

Après les plaintes contre la vente des terrains, puis la création d’une délégation de service public, c’est l’attributio­n du marché à Omnium qui est attaqué par des opposants grassois.

- PASCAL FIANDINO pfiandino@nicematin.fr 1. Alexane et Patrick Isnard, Jean-paul Camerano.

Dans le feuilleton du golf de la Grande Bastide, il y a désormais (presque) autant d’épisodes que de trous sur le parcours...

Il y avait eu la vente des 46 ha à la société détentrice du bail emphytéoti­que depuis 2003, Omnium Investment, actée en conseil municipal, le 25 septembre 2018. Suivie de plusieurs recours et, finalement, annulée par la justice, puisqu’elle ne respectait pas la volonté de la légatrice.

Puis, en juin 2019, le conseil communauta­ire avait opté pour la Délégation de service public (DSP) comme mode de gestion. Attaquée, là aussi, par Myriam Lazreug-stéphane Cassarini. Car l’instance municipale « n’a jamais délibéré pour la création de ce service public, qui n’existe donc pas ». Si la procédure est en cours au tribunal administra­tif, le binôme, ce coup-ci accompagné par les trois autres membres (1) du récent groupe d’opposition, Grasse D’abord, a décidé de porter une troisième fois le débat devant la justice. Le 26 janvier dernier, ils ont déposé « une plainte contre X pour délit de favoritism­e ».

Omnium Investment, « comme par hasard... »

Motif ? L’attributio­n de la fameuse DSP, jusqu’au 31 décembre 2041, à la même société Omnium. Délibérati­on votée le 9 novembre 2021 à Grasse et, un mois plus tard, à Châteauneu­f, commune propriétai­re d’une partie des terrains du golf (5 hectares). « Comme par hasard...» souffle Myriam Lazreug. Qui étaye : « Non seulement le service public n’a jamais existé mais la société retenue est celle qui exploite le site, qui a voulu acheter les terrains et qui aurait dû rendre aux Grassois, en 2018 [à l’issue du bail], les 46 ha avec 2 M€ de réparation [montant estimé des travaux à réaliser sur site] ou verser à la ville une indemnité équivalent­e. » Elle juge, en outre, « incroyable que le directeur du golf ait été présent lorsque la commission consultati­ve des services publics locaux s’est réunie et a proposé la durée de la DSP. Il était donc représenta­nt d’un candidat et donneur de conseils à la commune...»

Sollicité, le maire de Grasse, Jérôme Viaud, rappelle que « la société Omnium a concouru avec deux autres candidats potentiels, à la suite d’un appel d’offres européen. Les négociatio­ns ont été menées par un comité de pilotage composé de représenta­nts des deux collectivi­tés. »

« Dans la plus grande transparen­ce »

Comité réuni à trois reprises pour « examiner et négocier les offres. À l’issue, un classement des offres a été proposé, au regard des critères prévus dans le cadre de la consultati­on », précise-t-il. Ainsi, la propositio­n d’omnium est celle qui répondait le mieux, « qualitativ­ement et économique­ment aux critères de jugement énoncés dans le règlement de la consultati­on ». Conclusion : « Ces procédures ont été menées dans la plus grande transparen­ce et le respect total du code de la commune publique. » Même position pour le maire de Châteauneu­f, Emmanuel Delmotte [lire plus loin]. L’agacement en plus...

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(Photos Patrice Lapoirie) Le golf, situé à Châteauneu­f et Opio, continue d’agiter le débat à Grasse.

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