Logement : quel impact sur la santé ?
De nombreuses enquêtes apportent la preuve que l’habitat indigne peut avoir des conséquences sur la santé physique et mentale de ses habitants.
Vous souffrez de dépression, d’anxiété voire d’agressivité ? Et si votre logement en était la cause ? C’est très sérieux ! Le mal-logement n’a pas seulement des effets sur la santé physique, il en a également sur la santé mentale. Un constat partagé par de nombreuses enquêtes.
130 000 décès par an en Europe
L’organisation Mondiale de la Santé Europe évalue à 130 000, le nombre de décès annuels en Europe qui seraient liés à des conditions de logements inadéquates. Situation, installations d’hygiène ou de chauffage, sécurité, densité d’occupation, normes de construction... Nombreuses sont les dimensions du logement qui peuvent avoir une influence sur notre santé physique.
Et il y a des facteurs comme l’humidité excessive et la contamination par les moisissures, l’infestation par les punaises, les blattes ou les rongeurs, le bruit, une température inadéquate, un surpeuplement mais encore un environnement dégradé qui peuvent également nuire à la qualité d’un logement.
Alors quand on sait qu’en métropole, les Français passent seize heures en moyenne, par jour, dans leur logement, ces différentes expositions ne sont pas à prendre à la légère.
Outre les pathologies allergiques et respiratoires bien connues qu’elles génèrent, elles peuvent conduire à développer des pathologies infectieuses, et d’autres plus graves encore comme des maladies cardiovasculaires et des cancers. Sans parler des accidents de la vie et des intoxications, qui certes revêtent un caractère ponctuel, mais qui demeurent des risques.
Vecteur de honte
Mais ce n’est pas tout, les effets de la mauvaise qualité ne sont pas non plus sans danger sur la santé mentale. Anxiété, dépression, agressivité, colère, tristesse, baisse de motivation sont légion parmi les symptômes ressentis par les ménages vivant en habitat indigne (1). Et pour cause : lorsque le logement ne remplit pas ses fonctions sociales et individuelles, il peut vite devenir vecteur de honte (2). Ces différents maux sont, bien entendu, plus ou moins ressentis par tout un chacun. Mais la conclusion des nombreuses enquêtes parues sur le sujet du mal-logement est sans appel : les enfants sont plus atteints par les symptômes physiques qu’il génère, alors que les adultes, eux, semblent davantage souffrir des nombreuses répercussions qu’il peut avoir sur la santé mentale. 2. Etude Qualisurv-habitat réalisée en 2014, en Île-de-france, Nord-pas-de-calais et Provence-alpes-côte d’azur, sur 32 ménages ayant des conditions de logement dégradées.