Derby sous surveillance
Malgré l’absence des supporters marseillais, interdits de déplacement, la rencontre de demain soir sera entourée d’un dispositif de sécurité exceptionnel afin d’éviter le fiasco d’août dernier.
Près de six mois après le derby de la honte (match arrêté à la 78e minute après envahissement du terrain), les Marseillais sont attendus, demain, à l’allianz Riviera et par toute une ville qui ne parle que de ça depuis la qualification au Parc des Princes, contre Paris. L’attente est énorme côté niçois, comme l’ont confirmé les chants anti-om entonnés dès le début de match contre... Clermont, moins excessive à Marseille, où on a surtout pensé à battre Angers dans une ambiance de folie.
Cette fois, il y aura des filets
Dimitri Payet, victime d’un jet de bouteille dans la nuque le 22 août dernier, qu’il avait une seconde après renvoyée dans la tribune sud, provoquant la furie d’une dizaine de supporters, a également dû avoir les oreilles qui sifflent. Alors que sa titularisation ne fait aucun doute, le capitaine olympien sera copieusement hué à chaque fois qu’il touchera le ballon. Il pourra toutefois tirer les corners en toute « tranquillité ». Car, depuis les incidents d’août dernier, le club a enfin eu la bonne idée de financer et de mettre en place des filets de protection au niveau des deux virages.
Il n’y a plus eu le moindre dérapage mais également pas une seule grosse affiche avec un stade plein, comme ce sera le cas lors de la réception de L’OM, qui rêve, tout comme le Gym, de remporter une nouvelle Coupe de France après plusieurs décennies de disette. Comme en championnat, les supporters marseillais ont été interdits de déplacement par un arrêté ministériel et préfectoral.
Malgré ça, le dispositif de sécurité sera exceptionnel autour de ce quart de finale brûlant avec trois compagnies de CRS déployées, soit 150 membres des forces de l’ordre, et plus de 700 agents de sécurité, qui devront gérer les supporters marseillais éparpillés dans le stade et d’éventuelles célébrations après un but. Le briefing de ces derniers sera renforcé sur les jets d’objets et tentative d’intrusion sur le terrain avec demande d’interpellation immédiate et remise aux forces de l’ordre.
Maillots et écharpes de L’OM interdites
Hier, la préfecture des Alpesmaritimes a préféré aller encore plus loin et a pris un nouvel arrêté pour interdire toute présence de supporters de L’OM à l’allianz Riviera et à proximité du stade. « La circulation et le stationnement sur la voie publique des personnes se prévalant de la qualité de supporter du club de l’olympique de Marseille ou se comportant comme tel, ainsi que l’accès au stade Allianz à Nice, sont interdits du mercredi 9 février 2022 de 17h au jeudi 10 février 2022 à 1h » , peut-on lire sur l’arrêté préfectoral. En clair, les écharpes et maillots de L’OM seront interdits dans toutes les tribunes de l’allianz Riviera
Et ce n’est pas tout, il y aura également 130 agents pour le contrôle des passes vaccinaux, 3 chiens spécialisés dans la détection des engins pyrotechniques.
Pour prévenir tout dérapage, qui aurait des conséquences sportives graves pour le club (un point de pénalité toujours en sursis) et rendrait furieux l’actionnaire Ineos, déjà fort chagriné par l’issue du premier derby de la saison, les échanges ont été constants avec les forces de l’ordre, tout comme avec les groupes de supporters.
Les Ultras de la Populaire Sud, qui ne sont exprimés qu’une seule fois depuis l’été dernier, début novembre, n’ont pas tenu à communiquer avant ces retrouvailles qui seront épiées par toute la France du foot, mais aussi au sommet de l’etat.
Pour que ce derby aille au bout, cette fois, il faudra que des garçons comme Matteo Guendouzi et Alvaro Gonzales ne fassent parler que leurs pieds mais, surtout, que personne n’ait l’idée farfelue et insensée de faire n’importe quoi avec une bouteille d’eau ou autre. Dans le cas contraire, cela en deviendrait désespérant.