L’occasion est belle
Philippe Clement va injecter du sang neuf, ce soir contre Amiens, le 14e de L2. Pour atteindre le dernier carré, le Belge compte s’appuyer sur la jeunesse monégasque.
L’ASM ne veut plus décevoir. Alors qu’elle vient de décrocher un précieux succès en championnat, samedi face à Lyon (2-0), elle serait très mal inspirée de se prendre les pieds dans le tapis, ce soir face à Amiens, le 14e de Ligue 2. Une élimination ferait resurgir quelques doutes. Un scénario dont personne ne veut entendre parler. Philippe Clement en tête, lui qui n’a pas lâché ses joueurs depuis samedi soir. « Dans le vestiaire, j’ai directement dit au groupe qu’amiens serait un test pour moi, a martelé le coach. Je verrai comment il réagit. Les grands joueurs sont constants dans tout ce qu’ils font. Il ne peut pas y avoir des hauts et des bas. J’ai senti le groupe tout de suite réceptif. Il a compris le message. La Coupe n’est pas un bonus. C’est une chance de gagner un trophée et des gens n’en gagnent jamais. »
Sans Paris, c’est ouvert
Monaco n’a perdu qu’un seul de ses neuf derniers matchs de Coupe de France. C’était la finale contre Paris (2-0) la saison passée. Une rencontre qui hante encore certains éléments du vestiaire, conscients que les occasions de remporter un titre se font rares dans une carrière. Ils ont l’opportunité d’effacer leur déception en quelques mois, parce que la sortie de route précoce du PSG, lundi face à Nice en huitièmes (0-0, 5-6 tab), a dégagé le tableau. Quatre écuries de L1 sont encore en lice, ce qui doit être perçu comme une chance plus qu’un frisson. « Sans Paris, il y a une motivation en plus », a reconnu Jean Lucas, hier. Monaco court après la Coupe de France depuis 1991 et a dévissé lors de ses deux dernières finales (2010, 2021). En grosse cylindrée, L’ASM est en droit de viser mieux, elle qui veut gagner vite et tout le temps. Mais Philippe Clement est un entraîneur de football et non un historien. Ce n’est pas le passé qui dictera son onze de départ, mais bien le futur.
« Je veux que les jeunes prennent des risques »
Le match contre Lorient, dimanche au Louis-ii (13h), il l’a déjà en tête. Comme le temps de jeu qu’il doit accorder aux gamins du groupe pour faciliter leur éclosion et leur permettre de pallier blessures et suspensions. Il devrait donc lancer quelques jeunes face aux Picards. « Quand tu ne fais pas tourner, c’est impossible de les faire progresser », a-t-il exposé. Il n’oublie pas qu’il a été recruté, en partie, pour amener ces minots au haut
niveau. « A Bruges, j’ai lancé Charles De Ketelaere pour la première fois en Coupe de Belgique, se souvient Clement. Tu sais que les jeunes ne rendront pas une copie parfaite comme les titulaires, mais ils le feront peut-être dans trois mois. »
Ce soir, Matsima, Matazo et Vanderson pourraient ainsi débuter. « Je ne veux pas qu’ils aient peur mais qu’ils prennent des risques, a expliqué Clement. C’est sans pression pour eux. La pression est pour moi. » Entraîneur n°1, le Belge n’a jamais remporté une coupe nationale. Il a été battu en finale avec Genk (2018) et Bruges (2020). Adjoint de Preud’homme, il a levé les bras en 2015. La ligne n’est pas inscrite à son palmarès mais à ses yeux, c’est tout comme. Reste qu’une épopée dorée avec L’ASM aurait de la gueule. Le Rocher est une terre singulière.