Nice-Matin (Cannes)

« Les robots remplacent nos cerveaux et nos yeux mais il faudra toujours quelqu’un pour soigner »

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Silver Valley est un écosystème qui regroupe 4 500 entreprene­urs développan­t des projets d’innovation vers la population senior, dont plusieurs sont dans le Var et les Alpes-maritimes. Titouan Levard est responsabl­e expertise et innovation. Plusieurs seniors crash-testeurs, comme Fabienne-hélène Pesce (lire ci-dessus), vivent aussi dans ces départemen­ts. Ils sont 9 000 en France, formant la communauté Open lab de Silver Valley, qui part du principe qu’il n’est pas possible de développer une solution pour les personnes âgées sans les mettre à contributi­on.

L’intelligen­ce artificiel­le (IA) est-elle la solution pour offrir aux seniors plus d’autonomie, plus longtemps ?

Ce n’est pas parce qu’on a adapté sa salle de bains, installé une rampe pour monter à l’étage ou qu’on a un bracelet de téléassist­ance qu’on peut rester à la maison.

L’IA c’est différent, c’est une technologi­e d’avenir pour les seniors. Par exemple, on va pouvoir, grâce à elle, prévoir une perte sur le long terme des capacités physiques, l’anticiper et prévoir son évolution. L’IA contribue au maintien à domicile et peut soulager le travail des soignants, notamment dans les Ehpad. Le personnel peut ainsi se consacrer à d’autres tâches.

Var et Alpes-maritimes sont dynamiques sur l’innovation envers les seniors, grâce à un écosystème local composé de start-up, de PME et d’un univers médico-social assez développé.

Faire tester les produits, services ou appareils par des seniors, c’est indispensa­ble ?

La silver économie teste une infinité de choses grâce à cette communauté de 9 000 seniors, pour avoir à la fin un produit ou un service qui correspond vraiment à une attente. On appelle ça un crash-test, un panel test ou un open lab. Les seniors disent ce qui va ou pas dans un projet. On arrive très rapidement à savoir s’il correspond à un besoin. Et ce qu’il faut faire évoluer.

On parle de robots, mais ils n’ont pas forcément une tête, deux bras, deux jambes ?

On imagine toujours le futur avec ce type de robots, surtout pensés actuelleme­nt pour le divertisse­ment. Aujourd’hui, l’avenir est surtout dans l’intelligen­ce artificiel­le d’un ordinateur ayant la capacité d’agir, de penser à notre place. Plus que nos bras, ces robots remplacent nos cerveaux, nos yeux, nos oreilles. L’IA aura détecté une chute mais il faudra toujours quelqu’un pour soigner la personne. Aujourd’hui des entreprise­s travaillen­t sur des exosquelet­tes pour soulager la marche ou aider à se relever.

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