Aurélie Ferrier : le Festival n’est pas réservé qu’aux pros
Invitée des déjeuners Cannes Radio/nice-matin, la directrice de Cannes Cinéma évoque le dispositif destiné aux cinéphiles et au public durant le Festival du film.
La 75e édition du Festival de Cannes se profile à l’horizon, du 17 au 28 mai. Avec ses sélections, sa multitude de journalistes accrédités, ses séances de gala au Palais, ses montées des marches glamour. Mais via le dispositif mis en place par Cannes Cinéma, le Festival est également vécu par des cinéphiles, non professionnels ni invités de prestige. La directrice de l’association, Aurélie Ferrier, évoque ce grand rendez-vous annuel des Cannois avec le 7e art.
Grâce au dispositif Cannes cinéphiles, le Festival profite aussi au tout public ?
Oui, on pense toujours que le Festival du film est strictement réservé aux pros, mais ce n’est pas vrai. Cannes cinéphiles permet au public et aux cinéphiles du monde entier d’assister à des projections durant la Quinzaine. Suite aux demandes qui nous sont parvenues en février, nous avons délivré 3 800 accréditations à des étudiants, des élèves en section cinéma et des cinéphiles qui vont pouvoir visionner un maximum de films dans nos salles de la Licorne, Studio 13 ou Alexandreiii. Pour les particuliers qui n’ont pas fait cette demande d’accréditation, la billetterie créée l’an dernier sera accessible via un compte grand public, soit 48 heures avant une projection, soit par des tickets d’accès à la Quinzaine des réalisateurs et à la Semaine de la critique. Cannes Cinéphiles, c’est donc la possibilité de découvrir quasiment tous les films de la Quinzaine, même si ce n’est pas au Palais.
Quels sont les critères d’attribution d’une accréditation ?
Le demandeur doit prouver qu’il est un cinéphile averti, qui fréquente assidûment les salles de cinéma.
Vous avez aussi créé la sélection Cannes écran juniors ?
Cela correspond à notre politique d’éducation aux images, avec une sélection de films destinés aux collégiens. Ce sont huit longs-métrages en avantpremière, dont deux Français, Les
goûts et les couleurs et Les secrets
de mon père. Il y a deux jurys, une classe de 4e à Capron et une classe de seconde à Jules-ferry.
Est-ce que vos cinéphiles établissent leur propre palmarès de la compétition officielle ?
Ça arrive avec certaines associations et des passionnés qui établissent leurs pronostics, mais on ne l’organise pas au sein de Cannes cinéphiles.
Ce dispositif prouve qu’il existe une vraie cinéphilie cannoise ?
Complètement ! Notre travail sur l’éducation aux images dès la maternelle porte ses fruits, mais il y a un vrai public cannois qui va au cinéma avec passion.
Comment accéder aux sésames pour les projections du FIF ?
Il faut se rendre sur le site de Cannes cinéma, cliquer sur cannes cinéphiles puis sur les conditions d’accès. À partir du dimanche 15 mai ou du lundi 16, un lien sera visible.
Votre plus belle rencontre durant le Festival ?
Durant la Quinzaine proprement dite, c’est compliqué car je suis surtout à mon bureau. Mais dans ma vie au sein de Cannes Cinéma, je me souviens avec émotion de Bertrand Tavernier avec lequel j’ai partagé de nombreux desserts, et de Jean-paul Belmondo avec lequel j’ai pu échanger lors d’un dîner. Philippe Noiret aussi, qui représente mon enfance, une image entre père et grand-père. Durant le Festival, j’aime l’ambiance de ceux qui travaillent, qui s’impliquent à fond pour que les festivaliers soient heureux.
Dernière question : êtes-vous amoureuse de Tom Cruise ?
Ah pas du tout ! Mais je ne manquerai pas d’aller le voir au cinéma ! [N.D.L.R. : dans la suite de Top Gun, présenté hors compétition à Cannes].