Alliance PS - Insoumis : ce serait historique !
Un accord en vue du scrutin de juin a abouti entre le Parti socialiste et LFI. Il sera soumis ce soir à l’approbation du Conseil national du PS.
EELV dimanche, le PCF mardi et le PS hier. La France insoumise, portée par les 22 % de Jean-luc Mélenchon à la présidentielle, est en passe de réunir ses anciens concurrents pour les scrutins des 12 et 19 juin !
Après une semaine de négociations, Insoumis et socialistes se sont accordés dans la nuit de mardi à mercredi sur l'épineux dossier des circonscriptions, puis ont annoncé un accord global hier après-midi. Le but ? Empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique «injuste et brutale » et « battre l'extrême droite », déclarent les deux formations qui ajoutent : « Le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’assemblée, soit Jean-luc Mélenchon ».
Dans le texte programmatique, les deux formations assument « des histoires différentes avec la construction européenne », mais l’objectif est commun : « mettre fin au cours libéral et productiviste de l'union européenne ».
Le nombre de circonscriptions obtenues est inférieur à celui D'EELV (une centaine dont une trentaine “gagnable”) mais supérieur aux communistes : 50 dont 16 “gagnables”. La direction du PS estime qu’obtenir 70 circonscriptions est « une prouesse » compte tenu du score de la présidentielle d’anne Hidalgo (1,7 %). Elle indique aussi que « les députés sortants désireux de l'accord ont été préservés ».
Trois sortants ont été sacrifiés : David Habib (Pyrénées-atlantiques), Christian Hutin (Nord) et Michèle Victory (Ardèche). Auxquels s'ajoute la 1re circonscription dans la Loire de Régis Juanico (Générations), que le PS pensait récupérer.
Les historiques du PS dénoncent cet accord
Cet accord, qui a fait réagir de nombreuses figures historiques du PS, dont François Hollande, n'est pas encore tout à fait effectif : le Conseil national est convoqué ce soir par le bureau national du PS, où Olivier
Faure, premier secrétaire, veut prendre le temps de convaincre ses 300 membres : « Je ne dirais pas que c’est une formalité, au contraire, avertit-il. Il y aura des déçus, chez les fédérations moins servies que d’autres en circonscriptions ».
L'ancien président de la République, lui, a regretté que son parti rejoigne la « Nouvelle union populaire écologique et sociale » menée par LFI. Il a aussi indiqué au journal La Montagne qu’il récusait « cet accord sur le fond et même sur les circonscriptions. »
L'ancien Premier ministre Jeanmarc Ayrault a dénoncé un « rafistolage » et le « prix exorbitant » payé par le PS, regrettant « une « forme de démission » de la part de son parti. « La sympathie ne peut couvrir les désaccords. Ici se termine notre aventure commune » , a pour sa part tweeté Claude Bartolone, ancien président de l'assemblée nationale.. Enfin, l’ex-premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé dans La Manche Libre qu’il quittait le PS. Il a parlé de LFI comme d’une « formation politique dont j’ai eu à subir la violence, l'outrance des positions et les insultes, notamment lors de la mort de Rémi Fraisse, militant décédé lors d’une manifestation en 2014 ».