Nice-Matin (Cannes)

La tête et les jambes

Si les Monégasque­s sont plus que jamais en course pour une place en Ligue des Champions, c’est avant tout grâce à leurs progrès sur le plan physique et dans la gestion mentale des matchs.

- LEANDRA IACONO * Trois victoires lors des trois dernières journées et Monaco sera assuré de terminer sur le podium.

Si vous m’aviez dit après la défaite à Strasbourg qu’on en serait là aujourd’hui, j’aurais eu du mal à vous croire ».

Aurélien Tchouameni n’aurait évidemment pas été le seul tant Monaco, à force de multiplier les désillusio­ns, semblait avancer vers une fin de saison sans joie et sans relief.

Qui aurait pu imaginer qu’un mois et demi plus tard, L’ASM serait revenue dans la course à la Ligue des Champions, et mieux encore qu’elle aurait en plus son destin entre les mains* ? Philippe Clement, lui, n’a jamais cessé d’y croire puisque mathématiq­uement tout était encore possible et il s’est attelé, malgré les turbulence­s autour du club, à transmettr­e cet état d’esprit positif et cette sérénité à l’ensemble de son jeune groupe.

« Nous ne sommes plus aussi nerveux »

« Même quand nous étions dans une période difficile, le discours du coach a toujours été que si nous gommions quelques petites erreurs, nous allions nous offrir une belle fin de saison. Les faits lui donnent raison et cela nous donne beaucoup de confiance », expliquait hier le milieu français qui voit des similitude­s entre la belle période actuelle et le sprint final de l’an dernier, même si « chaque saison a son histoire. Tout le monde est à un bon niveau en même temps, nous respectons bien les consignes du coach, nous développon­s un bon football ».

Le spectacula­ire redresseme­nt monégasque est dû en grande partie aux progrès de l’équipe dans deux domaines, estimait Philippe Clement en conférence de presse : « d’abord l’état physique, l’intensité que l’on met dans les matchs. Le meilleur exemple de cette progressio­n physique, c’est justement ce deuxième but face à Angers (victoire 2-0 ce week-end), où on développe une contreatta­que éclair à cinq. À mon arrivée, les joueurs baissaient légèrement de niveau après l’heure de jeu, alors qu’aujourd’hui nous sommes capables de jouer à haute intensité tout le match ». Un constat de montée en puissance partagé par Aurélien Tchouameni. « Nous nous sentons physiqueme­nt supérieurs à beaucoup d’équipes, notamment en seconde période ». Et puis de rencontre en rencontre, Clement a vu L’ASM grandir dans la gestion mentale de ses matchs, elle qui avait trop tendance à paniquer et à se saborder comme fin février lorsqu’elle avait pris deux buts dans les dix dernières minutes contre Reims (1-2).

« Nous ne sommes plus aussi nerveux lorsque le scénario ne va pas dans notre sens, comme face à Rennes par exemple, où nous encaissons un but très vite. On sait rester très unis dans notre organisati­on, ne plus se déstructur­er, personne ne veut forcer la décision tout seul. C’était un élément très important pour obtenir des résultats, analyse le coach monégasque, qui attend désormais de ses joueurs qu’ils confirment sur les trois dernières rencontres de championna­t et donc dès demain contre Lille ces nouvelles dispositio­ns mentales. Le résultat du sprint final pourrait se jouer là.

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(Photos JFO et AFP) Sur une série de 7 victoires consécutiv­es, L’AS Monaco dégage un vrai sentiment de force tranquille.
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