Nice-Matin (Cannes)

Monaco n’ira pas à Belgrade

Au terme d’une 5e manche totalement dantesque, c’est Le Pirée, sur la fin, qui a validé son billet pour le Final Four.

- Textes à Athènes : François PATURLE

Déjà dantesque, la série a atteint le paroxysme de l’intensité, dans cette salle du Pirée qui en a vu d’autres mais qui a vécu hier soir l’une des plus chaudes atmosphère­s de son histoire, de l’avis même de nos collègues grecs, pas tous nés de la dernière pluie... Une furia totale dans les tribunes face à laquelle vous pouvez vous sentir petit, et pourtant, cette équipe de Monaco a livré un combat admirable jusqu’au bout, Monaco a été grand et si cela n’a pa suffi, c’est d’abord parce que les cadors du Pirée, sur le parquet, ont sorti le très grand jeu dans une deuxième mitemps de folie, les Dorsey, Walkup, Sloukas, héros de tout un peuple et célébrés comme il se doit... Monaco, dans la fournaise, dans ce match qui a donné toute sa noblesse au basket européen, a donc tenu bon jusqu’à 2 minutes de la fin, environ ; mais, pénalisée par les fautes (4 pour Hall, 4 pour James, 5 pour Lee) la Roca Team a fini par s’éroder, peu à peu, face aux vagues incessante­s des Reds. Dwayne Bacon, cette fois, n’a pas ressorti son festival insolent, Léo Westermann est passé à côté (seulement 4’sur le parquet), et Mike James, bien qu’omniprésen­t, et auteur de quelques coups de génie, a encore été fâché avec son shoot à 3pts (2/10). Dans ce contexte, la Roca Team a trouvé en Paris Lee et Yakuba Ouattara, en première mi-temps, deux snipers à 3-pts providenti­els sortis du banc.

Sloukas en patron

Et pourtant que c’était dur, cette pression, incroyable qui crispe les doigts, rend le souffle plus court... Et pourtant, c’est Monaco qui a mené après 13 minutes (1811). Mous Fall, dans la peinture, a été maintenu à 0 point à la pause. L’olympiakos, aussi, avait le poids de son histoire et de l’événement à porter. En réponse, Le Pirée va trouver le numéro géant de son arrièreail­ier américain sorti du banc, Shaquielle Mckissic. Avec son numéro 77, Mckissic prend feu et la salle avec, il inscrit 16 points à lui seul en 7 minutes... Le combat est sublime et passe en mode offensif. La Roca Team plie mais ne rompt pas.. Paris Lee et Yak Ouattara pointent tous les deux à 12 points à la pause, et Monaco tient le choc au rebond, à l’image de Donatas Motiejunas, présent dans la bataille. Un dernier T3 de Walkup avant la pause replace l’olympiakos à - 7 (4841). Irrespirab­le. Le Pirée va ensuite reprendre son travail de sape, et grignoter, possession après possession, l’avantage de la Roca Team, dans un volcan de plus en plus incandesce­nt, bouillant, brûlant, à la fin, les mots vous manquent... Peu à peu, l’étau s’est resserré et la digue va tomber. Monaco a tout tenté, encore (Ouattara, Bacon, Thomas, James), mais on a senti que le vent de l’histoire avait choisi son camp. C’est Mckissic qui a redonné l’avantage au Pirée, d’une pénétratio­n rageuse (77-78)... MJ et Motiejunas ont encore répondu, mais lorsque Sloukas a trusté le money-time et la ligne des lancers, que MJ a raté la cible de loin, que le délire absolu a enveloppé le Stade de la Paix et de l’amitié, le miracle monégasque était passé. Monaco ne verra pas le Final Four. A ce niveau du jeu, faut-il vraiment parler de déception, ou d’une marche qui s’est avérée un tout petit peu trop élevée, tout là-haut vers l’olympe.

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Photos : EPA/AXPPP et Manu Vitali (Dir/comm) Paris Lee tente le passage devant Vezenkov. Dans le cratère du Pirée, Monaco n’a cédé qu’au bout de la 5e manche d’une série exceptionn­elle d’intensité.
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Mike James (24 points, 10 passes) face à Thomas Walkup.
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